Le coup est parti tout seul. On parle bien du coup de comm', car personne n'a été blessé (physiquement). Lundi, Donald Trump s'est envolé pour Summerville, histoire d'incarner sa campagne présidentielle dans l'un des Etats les plus racistes du pays, la Caroline du Sud. (Pour dire, ce n'est qu'en 2015 que le parlement de Charleston a daigné retirer le drapeau confédéré de son toit.)
Et Trump s'est offert un programme de vrai bonhomme. Petit saut de puce dans une usine de bateaux à moteur, juste après avoir tripoté de gros canons qui font pan pan. Le rendez-vous est pris dans une traditionnelle échoppe à flingues, baptisée Palmetto State Armory. Leur crédo laisse peu de place à la nuance:
Qu'on se rassure (comme on peut), Donald Trump s'en fiche de la kalach. Lui, son dada, c'est le Glock. Le célèbre semi-automatique qui fait un carton dans les films, les jeux vidéo, les gangs, les cours d'école et les morgues.
Forcément, on lui a déroulé le tapis rouge, le ceinturon et les invités de marque. Parmi eux, sa groupie un peu collante Marjorie Taylor Greene, mais surtout l'éminente famille Wilson, qui va très vite se morfondre dans un malaise qui va flinguer tout le monde.
Car chez les Wilson, nous avons notamment Alan (le procureur général de Caroline du Sud) et Julian, l'un des actionnaires de cette société qui rêve de glisser une mitraillette entre les mains de chaque gamin américain. Sans oublier que papa Wilson, Joe, est un puissant député républicain.
En parlant de gamin...
Si personne n'a tiré, personne ne s'en est tiré. Pendant que le 45e président des Etats-Unis alignait les shootings, pouce et canon levés, son porte-parole a littéralement perdu la raison. Steven Cheung, soucieux de partager au monde entier le contenu du caddie de son patron, a publié un message inflammable sur X.
La publication sera supprimée quelques minutes plus tard. En cause? Un journaliste spécialisé dans les armes à feu (oui, ça existe) qui est allé de son petit rappel sanglant: «Ce serait un crime pour lui d'acheter cette arme parce qu'il est sous le coup d'une inculpation. A-t-il réellement effectué cet achat?»
Si personne n'est en mesure de confirmer ou d'infirmer l'achat de ce Glock gravé de la bobine de l'accusé-candidat, dans le clan MAGA, la panique n'a pas tardé. Au point qu'un commando s'est naturellement formé pour éteindre le feu et, accessoirement, sauver la face du sacro-saint deuxième amendement de la Constitution.
Un échec.
Le simple fait que Trump fasse le guignol avec un pétard qui lui est interdit d'acquérir, se transformera très vite en un désastre politique. Non seulement la scène est proprement ridicule, mais l'ancien président s'apprêtait à violer la même loi sur les armes à feu que sa principale piñata du moment... le fils Biden, Hunter. Lui aussi est accusé d'avoir acquis une arme à feu alors qu'il n'en avait pas le droit. C'est ce qui s'appelle se tirer une balle dans le pied.
Video, earlier posted by Trump cultists across social media, which they are now deleting en masse. pic.twitter.com/lM4K1LZDim
— Igor Sushko (@igorsushko) September 25, 2023