Il y a au total 36 000 policiers qui travaillent à New York. Et ce sont près de 35 000 policiers qui ont été réquisitionnés par le New York Police Department et mis en état d'alerte suite à l'arrivée de l'ancien président américain, Donald Trump, à Manhattan. Il s'agit d'une mobilisation sans précédent dans l'histoire de la ville et du pays. Pour rappel, Donald Trump doit répondre des accusations de violations présumées de la loi électorale liées aux paiements de silence à la star du porno Stormy Daniels, devant le tribunal du sud de Manhattan. Le déploiement massif de la police est destiné à prévenir tout incident qui pourrait survenir lors du procès de l'ancien président.
A l'approche du procès, des mesures de sécurité sans précédent sont en place à New York. Le Secret Service, toujours responsable de la sécurité de l'ancien président, le conduira au bureau du procureur Alvin Bragg et ensuite au juge. Pendant ce temps, la police de New York, en état d'alerte, sécurise les rues étroites et très fréquentées de Manhattan. Des manifestations sont attendues et la police de New York se prépare à faire face à d'éventuels incidents en garantissant que chacun puisse exercer ses droits pacifiquement. La chef de la police de New York, Keechant Sewell, a averti que la violence et la destruction ne font pas partie de la liberté d'expression.
Le New York Police Department a également déclaré qu'il était prêt à réagir en cas de besoin pour protéger la ville et ses citoyens. Le procès de Donald Trump est un événement historique qui nécessite une sécurité renforcée et une préparation de la part des autorités locales. Les yeux du monde entier sont tournés vers Manhattan alors que la justice se prépare à faire son travail.
La situation déjà historique et exceptionnelle est rendue encore plus difficile par la présence de journalistes du monde entier qui assiègent le palais de justice de la rue Center 100 depuis plusieurs jours. En face de l'entrée principale se trouve un petit parc, c'est précisément là que la députée d'extrême droite Marjorie Taylor Greene et le groupe local des Jeunes Républicains de droite prévoient de tenir une manifestation de soutien à Donald Trump ce mardi. Cette dernière parle d'une «chasse aux sorcières anticonstitutionnelle» contre l'ancien président des Etats-Unis. La police, qui s'attend à des contre-manifestations, a déjà érigé des barricades en acier.
La situation est également confuse pour les forces de police, car les partisans de Donald Trump sont divisés quant à leur participation aux rassemblements de soutien prévus. Bien que l'ex-président inculpé ait appelé à manifester depuis plusieurs jours, certains partisans craignent de tomber dans un piège. En effet, des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux selon lesquelles le FBI ou l'Antifa, un groupe d'extrême gauche, se déguiseraient en partisans de Trump pour provoquer des violences.
Ces rumeurs, comme celles ci-dessous, sont largement partagées dans les groupes de soutien à Trump et créent ainsi une grande incertitude quant à la sécurité de l'événement.
Selon des sources républicaines à Washington, citées par t-online, ils espèrent avoir "«appris des événements du 6 janvier» et de l'Assaut du Capitole pour ne pas retomber dans les mêmes erreurs. Pour eux, «si la violence se produit, ce serait une victoire pour les démocrates».
Trump, quant à lui, continue d'envenimer la situation depuis plusieurs jours. Les démocrates sont des «ordures humaines», le procureur de New York Alvin Bragg est un «psychopathe dégénéré». Il accuse même le juge Juan Manuel Marchán, chargé de son affaire, de le haïr.
L'ancien maire de New York et avocat de longue date de Trump, Rudy Giuliani, alimente également les tensions. Dans une émission d'une heure diffusée sur sa chaîne YouTube, il déclare entre autres:
Les propos tenus par Trump et Giuliani sont susceptibles de justifier une éventuelle insurrection, tout comme le 6 janvier 2021 lorsque Giuliani, Trump et leurs alliés ont incité les foules avec le mensonge d'une élection prétendument volée.
Cette situation exceptionnelle a commencé lundi lorsque Trump a annoncé sur son réseau social Truth Social qu'il quitterait sa résidence de Mar-a-Lago en Floride dès le jour même à midi pour se rendre directement dans sa Trump Tower, près de Central Park.
On s'attend à ce que la zone autour du tribunal soit largement bouclée mardi, afin que Trump puisse entrer et sortir du bâtiment sans incident. Tous les autres procès en cours dans ce palais de justice ouvert au public devraient être ajournés afin d'éviter au maximum la circulation.
Le maire actuel de New York, Eric Adams, a tenu une conférence de presse lors de laquelle il a tout de même rassuré ses habitants.Il a cependant lancé un avertissement aux éventuels casseurs qui pourraient arriver dans la ville: «Contrôlez-vous! New York est notre maison, pas un terrain de jeu pour votre colère mal placée», leur a-t-il lancé.
Il s'est même adressé directement à Marjorie Taylor Greene, la qualifiant de personne qui «propage de fausses informations et des discours haineux». «Comportez-vous bien!», a déclaré Adams à propos de la manifestation prévue de Taylor Greene. Il a averti que toute personne commettant des violences serait poursuivie et arrêtée sans pitié, «peu importe qui vous êtes».
Alors que la ville de New York et la police se préparent à faire face à ce procès présidentiel, Donald Trump quant à lui reste imperturbable et se prépare à sa prochaine campagne électorale. Dans un mail adressé à ses partisans, il a écrit lundi:
Et comme il continuera à se battre pour l'Amérique, «la nation déchue», il demande des dons. Trump espère ainsi recevoir entre 24 et 250 dollars américains. Ce qu'il adviendrait de ces dons pourrait à nouveau coûter cher à Donald Trump. Lors de sa première campagne électorale en 2016, l'équipe de Trump aurait effectué un paiement de 130 000 dollars US à l'ancienne actrice pornographique Stormy Daniels pour qu'elle ne révèle rien sur sa liaison avec Trump.
Donald Trump continue de nier l'existence de cette relation. Toutefois, comme ce montant n'a pas été déclaré en tant que dépense de campagne électorale, il est possible que Trump ait violé la loi.
Juste avant de monter dans son avion, le Trump Force One, lundi, Donald Trump a encore posté un message sur Truth Social et semble s'être laissé emporté: "Chasse aux sorcières alors que notre pays, autrefois grand, se dirige vers l'enfer", a-t-il écrit.