Donald Trump a promis samedi en échange du soutien du très marginal Parti libertarien, de faire libérer une fois réélu président un Américain condamné à perpétuité pour avoir dirigé un site internet vendant des millions de dollars de drogue.
L'ex-président s'est exprimé lors de la convention nationale de ce parti, devant une foule le raillant ou le huant régulièrement, dans l'espoir d'obtenir son soutien pour l'élection américaine de novembre contre le président sortant Joe Biden.
Il a également promis de nommer un libertarien dans son gouvernement.
En 2015, Ross Ulbricht, créateur du site Silk Road (route de la soie) - considéré un temps comme le plus grand site de vente de drogues en ligne au monde- a été condamné à la réclusion à perpétuité, sans possibilité de libération.
Il avait vendu 200 millions de dollars de drogue à des consommateurs du monde entier.
Son site de marché noir du Dark web, parfois surnommé l'«Ebay de la drogue», permettait notamment d'acquérir héroïne, cocaïne, LSD et d'autres produits illégaux ou faux documents grâce à la monnaie virtuelle bitcoin, en garantissant l'anonymat de ses dizaines de milliers d'acheteurs à travers le monde.
Les cercles libertaires se sont emparés de sa cause, en dénonçant sa condamnation comme un excès de pouvoir du gouvernement et une atteinte aux principes du libre marché. M. Trump s'est déjà engagé à imposer la peine de mort aux trafiquants de drogue.
Le rassemblement politique houleux était loin d'être une fête plébiscitant l'ancien président, plus habitué à être entouré de partisans inconditionnels. Beaucoup de libertariens estiment en effet que les politiques de Trump sortent du cadre extrêmement limité de ce que le gouvernement devrait être en mesure de faire.
«Le parti libertarien devrait proposer la candidature de M. Trump à la présidence des États-Unis», a lancé Donald Trump sous les applaudissements et les huées. «Seulement si vous voulez gagner mais peut-être que vous ne voulez pas gagner», a ajouté M. Trump.
Le parti libertarien présente régulièrement aux élections des candidats très marginaux, qui défendent l'idée d'un gouvernement au pouvoir limité, la légalisation de la marijuana, ou encore l'abolition de l'agence fédérale de recouvrement des impôts.
Jeudi, Donald Trump avait tenu un rare meeting dans le Bronx, quartier défavorisé de New York où il espère séduire les électeurs hispaniques et afro-américains qui montrent quelques signes de faiblesse dans leur soutien à Joe Biden. (tib/ats)