Deux ans après avoir bénéficié d'une grâce fédérale de son ex-patron, Donald Trump, pour une affaire de fraude fédérale, et quelques semaines seulement après une condamnation pour «entrave à la justice», Steve Bannon n'est pas au bout de ses peines (judiciaires).
Jeudi, celui qui murmurait à l'oreille du président est sommé de se présenter dans les bureaux des procureurs de l'Etat de New York, selon des sources proches du dossier citées par le Washington Post.
Les détails précis de ce nouvel acte d'accusation n'ont pas pu être confirmés mardi soir, ce dernier se trouvant encore sous scellé. Les sources ont toutefois suggéré que cette nouvelle affaire pourrait concerner celle de fraude fédérale de 2020, pour laquelle Bannon avait été gracié.
Août 2020. Les procureurs new-yorkais aboutissent à la conclusion que Bannon, accompagné de plusieurs complices, a fraudé quelque 25 millions de dollars à des donateurs à l'issue d'une collecte de fonds pour la construction d'un mur le long de la frontière américano-mexicaine. Un stratagème au bout duquel Bannon aurait empoché la modeste somme d'un million de dollars.
Alors que les autorités lui retirent son yacht de luxe et le traduisent en justice, l'ancien stratège de Trump plaide non coupable de ces accusations fédérales. Des mois plus tard, dans les dernières heures de sa présidence, Trump inclut le nom de Bannon sur une vaste liste de clémence d'environ 140 personnes.
Une clémence qui n'empêchera pas Steve Bannon de faire face ce jeudi à de nouvelles inculpations de l'Etat de New York. En effet, les grâces présidentielles ne s'appliquent qu'aux accusations fédérales, et ne peuvent pas empêcher les poursuites d'Etat.
Contacté par le Washington Post pour un commentaire, Bannon a publié une déclaration par l'intermédiaire de son porte-parole décrivant ce nouvel acte judiciaire comme de «fausses accusations» et «rien de plus qu'une militarisation politique partisane du système de justice pénale». Affaire à suivre. (mbr)