Des chefs d'Etat et de gouvernements du monde entier se sont joints dimanche aux Britanniques se recueillant en masse devant le cercueil d'Elizabeth II, à la veille de funérailles d'Etat qui s'annoncent grandioses.
La dizaine de jours de deuil national ayant suivi le décès de la souveraine, extrêmement populaire après 70 ans de règne, touche à sa fin.
Les dirigeants étrangers devaient être reçus à Buckingham Palace en début de soirée, pour le premier grand rendez-vous diplomatique de Charles III.
Le public a encore jusqu'à 6h30 (7h30 en Suisse) lundi pour se recueillir devant le cercueil de la reine, exposé depuis mercredi.
Mais compte tenu du temps d'attente considérable pour défiler devant le cercueil - au moins dix heures annoncées dimanche en fin d'après-midi - le gouvernement a averti que la décision d'interdire aux nouveaux arrivants de rejoindre la file d'attente, devenue un phénomène en soi, serait prise dans la journée.
Dans ce défilé continu qui a vu passer des dizaines - voire des centaines - de milliers de personnes, un seul incident a été relevé: un homme a été inculpé pour trouble à l'ordre public après avoir quitté la queue et s'être approché du cercueil vendredi.
Le Royaume-Uni devait se figer en soirée dimanche dans une minute de silence pour un «moment de réflexion», en mémoire de sa monarque qui a régné durant 70 ans, une longévité sans précédent dans l'Histoire britannique, jusqu'à son décès dans sa résidence écossaise de Balmoral.
L'organisation des funérailles d'Etat, les premières depuis celles de Winston Churchill en 1965, représente pour la police de Londres un défi sans précédent, et mobilise des milliers de policiers et militaires.
En coulisses, les répétitions battent leur plein, et aux abords de Westminster Hall, les plus ardents campent déjà pour s'assurer une place de choix.
A sa grande surprise, Shaleen MacLeod, venue de Glasgow, a réussi à s'assurer une place en première ligne dimanche matin pour voir passer la procession lundi:
Lundi matin, 2000 invités, dont les chefs d'Etat, se retrouveront à l'abbaye de Westminster, où Elizabeth II a été couronnée en 1953, pour le point d'orgue des hommages rendus dans une immense émotion depuis la mort de la monarque à la popularité planétaire.
Dernier des enfants de la reine à lui rendre hommage, le prince Andrew, réputé fils préféré d'Elizabeth II et tombé en disgrâce après des accusations d'abus sexuel soldées par un accord financier, a salué sa «compassion», sa «confiance», ses «conseils» et son «humour».
Dans un message vidéo enregistré, qui sera diffusé dimanche sur la BBC, la reine consort Camilla insiste sur les difficultés qu'Elizabeth II, «femme solitaire», a rencontrées dans un monde de chefs d'Etat et de gouvernement essentiellement masculins.
Comme pour à la fois jauger et entretenir le lien entre les Britanniques et la famille royale, enfants et petits-enfants de la reine ont multiplié les rencontres avec le public ces derniers jours, alors que la période de deuil écrase toute autre actualité au Royaume-Uni:
Après une dernière procession, Elizabeth II sera inhumée dans l'intimité lundi à la chapelle Saint-Georges au château de Windsor, à l'ouest de Londres, auprès de son père le roi George VI et de son époux le prince Philip. (ats/jch)