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Macron: «La menace russe est là sans connaître de frontières»

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Durant son allocution, Emmanuel Macron a parlé d'une menace russe qui se propage sans connaître de frontières.Keystone

Macron: «La menace russe est là sans connaître de frontières»

Le président français ne veut pas rester spectateur face à un «monde de dangers», rappelant que la menace russe est bien présente dans les pays d'Europe.
05.03.2025, 21:2705.03.2025, 23:56
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Emmanuel Macron a prévenu solennellement les Français, qu'il faudra «des réformes, du choix, du courage», dans la «nouvelle ère» qui s'esquisse face à un rapprochement entre les Etats-Unis et la Russie, potentiellement aux dépens de l'Europe et de l'Ukraine.

«Face à ce monde de dangers, rester spectateur serait une folie», a lancé le chef de l'Etat mercredi soir dans une allocution télévisée d'une quinzaine de minutes, à la veille d'un sommet crucial de l'Union européenne (UE) à Bruxelles pour acter un renforcement massif de la défense continentale.

Le président avait choisi de s'adresser à son pays afin, selon son entourage, de répondre à «une angoisse très forte chez les Français», et «transformer ces angoisses en volonté d'agir et d'avancer».

Il a tenté de mettre des mots sur la bascule géopolitique en cours depuis que le président américain Donald Trump a renoué le dialogue avec son homologue russe Vladimir Poutine, décidé à mettre fin à tout prix à la guerre en Ukraine plus de trois ans après le début de l'invasion par la Russie. Le président de la République a lancé:

«L'avenir de l'Europe n'a pas à être tranché à Washington ou à Moscou»

Emmanuel Macron a décrit une «menace russe» qui «nous touche» avec une «agressivité» qui «ne semble pas connaître de frontières».

Tout en rappelant que la Russie «a déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial», «viole nos frontières pour assassiner des opposants, manipule les élections en Roumanie, en Moldavie», «organise des attaques numériques contre nos hôpitaux» et «tente de manipuler nos opinions avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux».

Face à ces menaces, il s'est réjoui de voir l'UE franchir jeudi à Bruxelles «des pas décisifs» pour investir des centaines de milliards d'euros dans la défense européenne, en prenant des décisions que «la France proposait depuis plusieurs années».

Pour lui, «cette agressivité ne semble pas connaître de frontières» et face à ce monde de danger, rester spectateur serait une folie. Et d'ajouter: «Je veux croire que les Etats-Unis resteront à nos côtés. Mais il nous faut être prêts si tel n'était pas le cas».

Effort budgétaire

Mais il s'agira aussi d'un effort budgétaire difficile eu égard aux finances publiques très dégradées de la France, a-t-il laissé entendre. Renforcer les armées signifiera faire des «investissements supplémentaires qui sont désormais devenus indispensables», mais «sans que les impôts ne soient augmentés», a-t-il promis.

«Pour cela, il faudra des réformes, des choix, du courage», a-t-il martelé, appelant la classe politique et les partenaires sociaux à proposer des «solutions de demain» qui «ne pourront être les habitudes d'hier».

Le chef d'Etat n'a pas caché ses craintes à ses compatriotes:

«La patrie a besoin de vous et de votre engagement»

Il prône l'unité des Européens et vante «la force d'âme d'une nation».

A la manoeuvre ces dernières semaines, avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, pour organiser l'unité des Européens et tenter de maintenir le dialogue transatlantique, il a aussi annoncé une réunion la semaine prochaine à Paris des «chefs d'état-major des pays qui souhaitent prendre leurs responsabilités» pour garantir une future paix en Ukraine, y compris, «peut-être, par le déploiement de forces européennes».

Et s'il a confirmé vouloir «ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen», il a tenté de rassurer en assurant que la décision d'engager l'arme nucléaire «a toujours été et restera entre les mains du président de la République».

Sur X, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon n'a pas tardé à réagir:

«Macron dit vrai. C'est un changement d'époque. Mais ceux qui nous ont mis dans l'impasse et ont idéalisé les USA ne doivent plus être suivis.»

Taxes douanières «incompréhensibles»

Le président français a jugé les taxes douanières américaines sur les marchandises européennes «incompréhensibles», et a dit «espérer en dissuader» le président américain Donald Trump.

Le chef de l'Etat a indiqué qu'il fallait «nous préparer à ce que les Etats-Unis décident de tarifs douaniers sur les marchandises européennes», comme ils viennent de le confirmer à l'encontre du Canada et du Mexique. «Cette décision, incompréhensible tant pour l'économie américaine que pour la nôtre, aura des conséquences sur certaines de nos filières», a-t-il prévenu. (ats/svp)

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