Les faits se sont produits vendredi dernier dans le quartier de Lavapiés, à Madrid. Sur la vidéo – qui aurait été filmée par un voisin –, les internautes voient une personne migrante mise à terre par un agent de la police nationale. Un collègue le rejoint et frappe l'homme au sol. Un second migrant semble vouloir calmer l'altercation, mais il se fait également agresser physiquement par l'un des deux policiers.
L'origine de l'altercation varie selon les sources. Selon le parti de gauche radicale Podemos, dont les propos ont notamment été relayés par El País, les deux hommes agressés feraient partie d'un collectif qui mène des actions sociales et distribue de la nourriture aux enfants du quartier. Ils se seraient rendus dans un magasin afin d'acheter des sandwichs, mais n'auraient pas réussi à payer par carte. Ils paient cash et déclarent que le commerçant a cru qu'ils volaient, alors que ce n'était pas le cas. Ils finissent par sortir de l'échoppe, mais sont rapidement rattrapés par les forces de l'ordre.
Selon d'autres déclarations, en revanche, les policiers auraient été appelés en renfort pour mettre un terme à une altercation entre deux groupes. Lorsqu'il a fallu donner son identité, certains hommes auraient résisté. Les forces de l'ordre ont dès lors été contraintes de maîtriser l'un d'eux et d'appeler des renforts.
Les deux personnes migrantes ont été arrêtées pour, entre autres, «atteinte à l'autorité et crime contre la santé publique», car elles transportaient des stupéfiants, précise notamment El Mundo. Elles ont été relâchées samedi 30 mars.
Le ministère de l'Intérieur a ouvert une enquête après que les faits aient été dénoncés par diverses associations de lutte contre le racisme. Elle sera conduite par l'Office national de garantie des droits de l'Homme. La direction générale de la police a également ouvert une enquête.
Le secrétaire antiracisme de Podemos, Serigne Mbaye, a quant à lui alerté sur «le harcèlement et la violence policière dans le quartier de Lavapiés». Et d'ajouter:
Sur X, nombre d'internautes ont été choqués par les images de la vidéo: «S'ils avaient été blancs et Espagnols, les policiers auraient-ils réagi de la même manière?», demande l'un d'eux. D'autres, en revanche, «ne voient pas où est le problème», rappellent «qu'il s'agit du protocole» et se placent du côté des forces de l'ordre.
De son côté, le maire de Madrid, José Luis Martínez-Almeida, déclarait ce lundi 1ᵉʳ avril:
Ce dimanche 31 mars, 350 personnes se sont réunies dans les rues de Madrid pour dénoncer les violences policières et le racisme institutionnel à l'encontre des personnes migrantes. (ag)