La discothèque où sont mortes 13 personnes dimanche dans un violent incendie à Murcie faisait l'objet depuis un an d'un ordre de fermeture administrative, qui n'avait pas été appliqué, ont indiqué lundi les autorités de cette ville du sud-est de l'Espagne.
Selon Antonio Navarro, adjoint au maire, la municipalité avait en effet décrété la cessation de l'activité de la discothèque en janvier 2022, avant d'ordonner la mise en oeuvre de cette décision en octobre - ce qui aurait dû se traduire par une fermeture de l'établissement.
La cessation de l'activité avait été décrétée, car l'entreprise gérant les lieux ne disposait que d'une licence pour une discothèque, le Teatre, alors qu'elle en avait ouvert une autre dans une partie du même espace, la Fonda Milagros, où a eu lieu l'incendie meurtrier, a-t-il détaillé, en assurant que ni l'une ni l'autre n'avaient donc le droit d'être ouvertes.
Las discotecas Teatre y la Fonda, incendiadas en Murcia, funcionaban sin autorización desde hace 20 meses. Han muerto 13 jóvenes. Uno de los dueños es Martínez Alcázar, presidente de la Asociación de Empresarios por la Calidad del Ocio.pic.twitter.com/MXmxPfLTLp
— Fonsi Loaiza (@FonsiLoaiza) October 2, 2023
Face aux interrogations sur l'incapacité des autorités à faire appliquer leur décision, Antonio Navarro a promis que la mairie ferait en sorte que «toutes les responsabilités» soient établies par la justice.
Les gérants de l'établissement ont pour leur part démenti et affirmé être en règle. «Personne ne nous a informés qu'il n'y avait plus de licence» valide, a assuré leur avocat, Francisco Adan.
L'incendie, d'une violence «extrême» selon le maire de Murcie, s'est déclaré dimanche vers six heures du matin dans la Fonda Milagros, avant de se propager au Teatre et à une autre discothèque attenante, le Golden.
Selon la police, c'est à l'intérieur de la Fonda Milagros que sont décédées les treize victimes. Au moment du départ du feu, elles «étaient rassemblées dans un espace très réduit», a précisé un porte-parole, Diego Seral.
Selon le porte-parole de la police, seuls 3 des 13 morts ont pour le moment pu être identifiés grâce à leurs empreintes digitales. L'identification des autres va nécessiter un «processus plus complexe» avec des tests ADN, a-t-il précisé.
«Les corps sont calcinés et travailler (à leur identification) va être très compliqué», a expliqué le préfet de Murcie, Francisco Jiménez.
L'enquête sur les causes du drame, encore floues, a été retardée par la chaleur et le risque d'effondrement dans la discothèque, les pompiers ayant demandé dimanche à la police scientifique d'attendre que la température baisse avant de pouvoir rentrer. (ats)