Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump mène la charge contre des universités qu'il accuse de propager une idéologie «woke», terme utilisé de manière péjorative par les conservateurs pour dénoncer ce qu'ils perçoivent comme un excès de militantisme en faveur notamment des minorités.
«Je suis arrivé à la conclusion qu'il est nécessaire de restreindre l'entrée aux ressortissants étrangers qui cherchent à venir aux Etats-Unis pour participer, exclusivement ou en grande partie, à un programme d'études de l'université Harvard», a déclaré le président américain dans un communiqué.
Cette mesure, dont le gouvernement avait déjà menacé Harvard, s'applique immédiatement à l'encontre des «étrangers qui entrent ou tentent d'entrer aux Etats-Unis pour commencer à participer» à des programmes de l'université.
Les étudiants étrangers actuellement inscrits à Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et l'une des mieux classées au monde, feront l'objet d'un examen et pourraient voir leurs visas «révoqués».
L'Université de Harvard a dénoncé «une nouvelle mesure de représailles illégale prise par l'administration en violation des droits au Premier amendement» de la Constitution américaine, qui protège la liberté d'expression. «Harvard continuera à protéger ses étudiants étrangers», a déclaré un porte-parole de l'université.
La Chine, quant à elle, a promis jeudi de «défendre fermement les droits et les intérêts légitimes de ses étudiants».
Cette annonce survient le même jour que la menace par le gouvernement de Donald Trump de retirer à l'université Columbia son accréditation. Il l'accuse, comme Harvard, de ne pas avoir suffisamment protégé des étudiants juifs pendant les manifestations étudiantes contre la guerre dévastatrice d'Israël à Gaza.
Grand soutien d'Israël, Donald Trump accuse d'antisémitisme des universités américaines de renom pour avoir laissé prospérer sur leurs campus des mouvements étudiants contre les bombardements israéliens dans la bande de Gaza.
«Après les attaques terroristes du 7 octobre 2023 par le Hamas, la direction de Columbia a délibérément fait preuve d'indifférence face au harcèlement subi par les étudiants juifs sur son campus», a déploré la ministre de l'Education, Linda McMahon, dans un communiqué.
Selon le ministère, Columbia «viole les lois fédérales contre la discrimination», disant «attendre» de connaître les mesures prises par l'université pour «se conformer aux conditions d'obtention de son accréditation».
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Columbia a répondu que l'université était «consciente des préoccupations» du ministère. Et d'ajouter:
Le retrait de son accréditation pourrait notamment signifier pour Columbia la perte de toutes ses subventions fédérales. L'administration Trump avait déjà supprimé début mars 400 millions de dollars de fonds fédéraux, dont 250 millions dans le domaine de la santé. Columbia a affirmé avoir lancé depuis des réformes drastiques demandées par l'administration pour tenter de récupérer ces fonds.
De son côté, Harvard s'est particulièrement attiré les foudres de l'administration Trump qui lui a retiré environ 2,7 milliards de dollars en subventions fédérales, notamment pour la recherche en santé. (ats)