Un condamné à mort sera exécuté le 25 janvier prochain par inhalation d'azote dans l'Etat de l'Alabama. Dans ce type d'exécution, testée pour la toute première fois au niveau mondial, le décès est provoqué par hypoxie (raréfaction d'oxygène).
Quatre rapporteurs de l'ONU ont exprimé mercredi leur préoccupation. Ils s'inquiètent des «graves souffrances que l'exécution par inhalation d'azote pourrait causer» et affirment dans un communiqué qu'il n'existe «aucune preuve scientifique» du contraire.
Le communiqué est signé par des rapporteurs spéciaux mandatés par le Conseil des droits de l'homme de l'organisation internationale, mais qui ne s'expriment pas en son nom.
Selon eux, «les exécutions expérimentales par asphyxie au gaz - telle que l'hypoxie à l'azote - violeraient probablement l'interdiction de la torture et autres peines cruelles, inhumaines ou dégradantes».
Le condamné s'appelle Kenneth Smith. Son exécution par injection létale en novembre 2022 pour un meurtre sur commande commis en 1988 avait été annulée in extremis, les perfusions intraveineuses pour lui injecter la solution mortelle n'ayant pu être posées dans le temps légalement imparti.
Sa condamnation à mort avait suscité une controverse. En 1988, un époux infidèle et endetté l'avait engagé, ainsi qu'un autre tueur à gages, pour abattre son épouse lors d'un faux cambriolage. Malgré le suicide du mari, la police était remontée jusqu'aux deux tueurs.
Kenneth Smith avait été condamné une première fois à la peine de mort, mais le procès avait été annulé en appel. Lors de son second procès en 1996, il avait de nouveau été reconnu coupable de meurtre, mais les jurés s'étaient divisés sur la sentence: 11 sur 12 avaient recommandé une peine de prison à perpétuité.
Passant outre leur avis, un juge avait imposé la peine capitale, ce qui était légal à l'époque, mais est aujourd'hui banni sur l'ensemble du territoire américain. (ats/asi)