Le président américain Joe Biden et son homologue mexicain Andres Manuel Lopez Obrador se sont entretenus par visioconférence vendredi pour discuter des flux d'immigration «sans précédent» à la frontière des deux pays, un casse-tête pour l'administration américaine avant les élections de mi-mandat.
L'appel d'un peu plus de 50 minutes, entamé à 13h06 (19h06 suisses), selon la Maison Blanche, met la lumière sur les relations de plus en plus complexes entre les deux voisins. Etats-Unis et Mexique sont liés de manière inextricable pour ce qui est du commerce, mais aussi des migrations légales comme illégales, et du trafic de stupéfiants.
Today, I spoke with President López Obrador of Mexico. We discussed the importance of working together across our broad and deep agenda — including competitiveness, regional growth, and humane and effective efforts to reduce irregular migration.
— President Biden (@POTUS) April 30, 2022
La situation déjà compliquée à la frontière américano-mexicaine a été encore remise au centre de l'attention récemment avec la volonté annoncée de Joe Biden de mettre fin au «Title 42», un dispositif lié au Covid-19 qui permet depuis deux ans l'expulsion immédiate des migrants arrêtés à la frontière.
Après la visioconférence de vendredi entre les présidents américain et mexicain, la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki, a affirmé que:
Un communiqué de la Maison Blanche dans la soirée a indiqué que:
La Maison Blanche assure que Joe Biden veut mettre en avant son désir de coopérer avec le président Lopez Obrador, en contraste, selon elle, avec l'approche peu amène de Donald Trump. «Au cours de l'année passée, nous avons travaillé très dur pour reconstruire la relation bilatérale», a déclaré un haut responsable américain à la presse, sous couvert d'anonymat.
Et selon Jen Psaki, «le ton de l'appel était très constructif». Elle a affirmé que:
Avec le spectre d'une défaite aux législatives de mi-mandat planant au-dessus des démocrates, la question de l'immigration illégale était au sommet de l'agenda des discussions.
Selon le haut responsable américain, des «défis monumentaux» à travers le monde – allant de la crise climatique à la guerre en Ukraine, en passant par l'insécurité alimentaire – étaient à l'origine de «niveaux de migration sans précédent».
A l'issue de la rencontre, le président mexicain a indiqué sur Twitter que son ministre des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, se rendrait lundi à Washington «pour avancer sur des sujets de coopération pour le développement et sur le sommet des Amériques» qui doit réunir en juin à Los Angeles les pays du continent américain.
Tuvimos una cordial conversación con el presidente Biden. Tratamos temas de interés en la relación bilateral y acordamos que el secretario Marcelo Ebrard visitará Washington el lunes para avanzar en temas de cooperación para el desarrollo y sobre la Cumbre de las Américas. pic.twitter.com/IIWeLii7S7
— Andrés Manuel (@lopezobrador_) April 29, 2022
Le président mexicain doit lui-même se rendre du 5 au 9 mai en Amérique centrale et à Cuba, avec des étapes dans les trois pays d'où partent des caravanes de migrants (Guatemala, Salvador, Honduras).
Ce déplacement est assez exceptionnel pour un président qui a peu voyagé à l'étranger depuis son arrivée au pouvoir fin 2018. Lopez Obrador a effectué trois visites aux Etats-Unis. (sas/ats)