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Assaut du Capitole: ils sont reconnus coupables de sédition

Assaut du Capitole: deux accusés reconnus coupables de sédition

Stewart Rhodes encourt 20 ans de prison (archives).
Ancien diplômé en droit de l'université Yale, Stewart Rhodes a fondé les Oath Keepers en 2009.Image: sda
Suite à l'attaque du Capitole, 900 personnes ont été arrêtées et une centaine a écopé de peines de prison, notamment les auteurs de violences contre les policiers.
30.11.2022, 05:3430.11.2022, 06:25

Le fondateur des Oath Keepers, Stewart Rhodes, et un autre membre de cette milice d'extrême droite, sont devenus mardi les premiers participants à l'assaut du Capitole à Washington à être reconnus coupables de «sédition». Ils encourent 20 ans de prison.

Après deux mois d'un procès très suivi, les douze jurés ont, en revanche, écarté ce chef d'inculpation extrêmement rare pour trois autres membres de ce groupe radical. Ils ont tous été condamnés pour obstruction à une procédure officielle et seront fixés sur leur peine au printemps 2023. Jusqu'ici, personne n'avait été reconnu coupable de «sédition».

Ce verdict nuancé, prononcé après trois jours de délibérations, représente une victoire pour les procureurs, qui enquêtent depuis bientôt deux ans sur l'attaque du 6 janvier 2021.

Ce jour-là, une foule de partisans de l'ancien président américain Donald Trump avaient semé le chaos et la violence dans le siège du congrès, au moment où les élus certifiaient la victoire de son rival démocrate Joe Biden à la présidentielle.

Rebelles sudistes

Ce chef d'inculpation, qui émane d'une loi adoptée après la guerre de sécession pour réprimer les derniers rebelles sudistes, implique d'avoir planifié l'usage de la force pour s'opposer au gouvernement. Il se distingue de l'insurrection, au caractère plus spontané.

Difficile à prouver, il a été très peu utilisé. La dernière condamnation pour sédition a été prononcée en 1998 contre des militants islamistes responsables d'un attentat à la bombe contre le World Trade Center à New York cinq ans plus tôt.

Pendant le procès, les procureurs ont montré que Stewart Rhodes avait commencé à rallier ses troupes dès novembre 2020. «On ne va pas s'en sortir sans guerre civile», leur écrivait-il deux jours après la présidentielle sur une messagerie cryptée.

Dans les semaines suivantes, il a, selon eux, dépensé des milliers de dollars pour acheter des appareils de vision nocturne, des armes et des munitions et a stocké cet arsenal dans un hôtel de la banlieue de Washington.

Le 6 janvier, casqués et vêtus de tenue de combat, plusieurs membres des Oath Keepers avaient marché sur le Capitole. Certains avaient formé une colonne pour s'y introduire et avaient fait demi-tour après avoir reçu du gaz irritant. D'autres avaient pénétré dans son enceinte en formation militaire.

Un autre article sur les acteurs du 6 janvier:

«Persécution»

Stewart Rhodes était lui resté à l'extérieur, mais selon les procureurs, il avait dirigé ses troupes avec une radio «comme un général sur le champ de bataille».

A la barre des témoins, ce tribun, reconnaissable à son cache oeil noir, a nié «avoir planifié» cette attaque:

«La mission des Oath Keepers était d'assurer la sécurité de la manifestation convoquée par Donald Trump pour dénoncer de prétendues fraudes électorales»
Stewart Rhodes

Soutenant avoir été mis devant le fait accompli, il a estimé «stupide» que Kelly Meggs, qui dirige la section de Floride des Oath Keepers et a lui aussi été reconnu coupable de sédition, soit entré dans le Capitole:

«Cela a ouvert la porte à notre persécution politique et voyez où nous en sommes»
Stewart Rhodes

Ancien diplômé en droit de l'université Yale, ce quinquagénaire au parcours sinueux a fondé les Oath Keepers en 2009, en recrutant d'anciens soldats ou policiers, initialement pour lutter contre l'Etat fédéral jugé «oppressif».

Comme d'autres groupes radicaux, cette milice a été séduite par le discours anti-élites de Donald Trump et a totalement adhéré aux allégations de fraudes électorales brandies, contre toute évidence, par le républicain. (ats/jch)

Cette course poursuite à Los Angeles est digne d'un film hollywoodien
Video: watson
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