Le contenu de la rencontre Macron-Poutine en 4 points
La rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et Emmanuel Macron aurait peut-être porté ses fruits. Le président français est le premier dirigeant occidental de premier plan à avoir rencontré le chef de l'Etat russe depuis l'aggravation des tensions en décembre. Son déplacement s'inscrit dans le cadre d'une série d'efforts diplomatiques européens pour améliorer la situation.
L'ébauche d'un compromis
Les deux hommes d'Etat se sont entretenus pendant cinq heures.
Au menu?
Fin du dîner de 5 heures. Dans l'attente de la conférence de presse conjointe Macron/Poutine pic.twitter.com/EjasiKDC8M
— Alain Franco (@FrancoAlain) February 7, 2022
A l'issue de la discussion, Poutine et Macron ont donné une conférence de presse commune pour tirer un bilan du menu (des discussions, cette fois-ci) des propositions discutées:
- Un engagement à ne pas prendre de nouvelles initiatives militaires des deux côtés.
- L'amorce d'un dialogue notamment sur le dispositif militaire russe.
- Des négociations de paix sur le conflit en Ukraine.
- Le début d'un dialogue stratégique.
Vladimir Poutine n'a quant à lui pas fourni de détail sur la teneur des propositions discutées et a remercié plusieurs fois le président français: il a même affirmé que «certaines des idées» pourraient «jeter les bases d'avancées communes».
Il a assuré que ni lui, ni Emmanuel Macron, ne veulent d'une guerre Russie-OTAN qui «n'aurait pas de vainqueur».
Même son de cloche du côté français: «Le président Poutine m'a assuré de sa disponibilité à s'engager dans cette logique et de sa volonté de maintenir la stabilité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a affirmé Emmanuel Macron.
Le réquisitoire de Poutine
Ces avancées n'ont pas empêché le chef de l'Etat russe de dresser son habituel réquisitoire à l'adresse de l'OTAN et de l'Ukraine.
Il a une fois de plus:
- Dénoncé le refus occidental de lui céder sur la fin de la politique d'élargissement de l'OTAN et le retrait des moyens militaires de l'alliance d'Europe de l'Est.
- Accusé l'Ukraine d'être la seule responsable de l'impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers de paix dans le conflit.
- Nié qu'il menaçait l'Ukraine avec ses dizaines de milliers de soldats à ses frontières.
«Dire que la Russie se comporte de manière agressive est illogique», a conclu Vladimir Poutine. «Ce n'est pas nous qui nous nous dirigeons vers les frontières de l'OTAN».
Macron est volé au secours de l'Ukraine
Le président français n'a pas hésité à aller à la rescousse de son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, dont il a salué le «sang-froid». Ben oui, avec 125 000 hommes à proximité immédiate de son pays, il y a de quoi être «nerveux».
Surtout que la Russie a déjà annexé une partie de l'Ukraine, la péninsule de Crimée, en 2014. Depuis la même année, des rebelles soutenus par Moscou sont aussi en guerre avec l'armée ukrainienne dans l'est de ce pays. Un processus de paix, sous médiation franco-allemande, a permis de figer le front, mais un règlement politique est paralysé. Macron est d'ailleurs décidé à le relancer.
Prochaine rencontre prévue mardi
Le 8 février, Emmanuel Macron ira à Kiev rencontrer Volodymyr Zelensky, puis à Berlin, pour y voir le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier rentrera tout juste de Washington et sera à son tour les 14 et 15 février à Kiev et à Moscou.
Petit récapitulatif des discussions en cours
Les Occidentaux ont rejeté les exigences de Poutine en janvier.
En guise d'alternative, ils ont proposé:
- Des discussions sur les inquiétudes de la Russie.
- Des visites réciproques de sites militaires.
- Des mesures de désarmement.
Des propositions «positives», mais «secondaires», selon Moscou, qui doit encore officiellement y répondre.
Américains comme Européens ont prévenu la Russie qu'une nouvelle attaque russe de l'Ukraine aurait des conséquences terribles pour la Russie, avec l'adoption de sanctions dévastatrices.
Les Etats-Unis, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont par ailleurs envoyé des renforts militaires en Europe. Le renseignement américain a assuré que la Russie avait 70% du dispositif nécessaire à une offensive de grande ampleur en Ukraine. (mbr/ats)
