Lundi, La Commission Européenne a demandé aux pays membres le retrait immédiat des «visas dorés» accordés aux Russes visés par les sanctions suite à l'invasion de l'Ukraine, relate le média Les Echos. Londres a, quant à elle, pris de l'avance et ne propose plus de telles offres depuis février.
Une dizaine de pays membres de l'Union européenne (UE) proposent un programme offrant des passeports qui accordent un droit de résidence et parfois la nationalité, en échange d'un certain montant d'investissements. Ces «visas dorés» ont beaucoup profité notamment aux Russes et aux Biélorusses souhaitant entrer facilement dans l'UE et au Royaume-Uni (quand il était encore membre de cette dernière).
Pour faire face à ce problème, Bruxelles demande de retirer instamment la citoyenneté accordée aux ressortissants russes ou biélorusses figurant sur la liste noire de l'UE. Y est inscrite près de 700 personnalités politiques, hommes d'affaires et militaires accusés de soutenir le Kremlin.
Le Royaume-Uni, qui faisait partie de l'Europe avant le Brexit, a mis fin au programme de «visas dorés» en février, lors d'une campagne. Celle-ci visait à «arrêter les élites corrompues qui menacent notre sécurité nationale et font circuler l'argent sale dans nos villes», avait déclaré Priti Patel, Secrétaire d'Etat.
Selon la ministre de l'Intérieur, huit des oligarques russes soumis aux sanctions ont été identifiés comme possesseur de ces «visas dorés» au Royaume-Uni, écrit The Guardian. Depuis l'introduction du programme, en 2008, 2581 de ces documents ont été délivrés à des citoyens russes.
La Bulgarie, la Grèce ou encore Malte ont tous suspendu ou définitivement mis fin au programme permettant aux oligarques russes de profiter d'une entrée facilitée sur le territoire.
La Commission européenne a néanmoins assuré ne pas savoir combien de personnes visées par les sanctions sont en possession de ces fameux passeports. Le Parlement évaluait encore récemment à plus de 130 000, le nombre de personnes ayant obtenu la citoyenneté ou la résidence européenne en échange d'investissements ou de placements.
Depuis 2014, le montant total d'investissement estimé serait de 21,8 milliards d'euros. (sia)