International
Europe

La Russie chercherait à «détruire» l'OSCE

OSCE à Skopje
Vue de la session plénière du Conseil ministériel de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), à Skopje, en Macédoine du Nord, le jeudi 30 novembre 2023.Image: AP

La Russie chercherait à «détruire» cette puissante organisation européenne

Pour la première fois depuis l'attaque contre l'Ukraine, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a participé à une réunion de l'Organisation pour la sécurité et la coopération et a abusé rapidement de sa présence à des fins de propagande.
01.12.2023, 16:5401.12.2023, 17:52
Remo Hess, Bruxelles / ch media
Plus de «International»

Avant de monter dans l'avion en direction de Skopje, Ignazio Cassis a lancé un appel au réveil: il s'agit maintenant de «maintenir les valeurs et les principes de l'OSCE et que l'organisation reste capable d'agir», a déclaré le ministre suisse des Affaires étrangères à propos de la réunion ministérielle de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe dans la capitale du nord de la Macédoine. Car une chose est claire: depuis l'invasion russe de l'Ukraine, il y a bientôt deux ans, la plate-forme de dialogue fondée pendant la guerre froide traverse une crise existentielle.

La Russie veut détruire l'OSCE

La raison en est la Russie qui, avec sa guerre contraire au droit international, ne foule pas seulement aux pieds l'acte final de l'OSCE, mais bloque également l'organisation en interne avec son droit de veto. Après que la Russie a torpillé la présidence de l'OSCE prévue par l'Estonie pour 2024, on a certes pu se mettre d'accord en début de semaine, à grand-peine, sur le successeur de Malte. La Russie a toutefois empêché, jusqu'à présent, la prise de décisions importantes en matière de personnel et de budget.

La secrétaire générale de l'OSCE, Helga Schmid, a mis en garde contre la menace d'un manque d'argent et a déclaré que l'organisation n'avait pu être sauvée de la faillite cette année que grâce aux dons des Etats membres. Selon la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, il s'agit pour la Russie de «détruire» l'OSCE et avec elle les efforts pour un ordre pacifique en Europe. On ne peut pas laisser faire cela.

Le fait que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participe à la rencontre alors qu'il figure sur la liste des sanctions internationales a également suscité la colère. L'année dernière, la Pologne lui avait encore refusé sa participation. La Macédoine du Nord a, toutefois, laissé entrer le chef de la diplomatie de Poutine. Les ministres des Affaires étrangères des pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) et de l'Ukraine ont vivement critiqué cette décision et boycotté la rencontre, craignant notamment que Lavrov n'abuse de sa présence à des fins de propagande.

Sergei Lavrov
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Et c'est ce qui s'est passé: dans son discours de jeudi, Lavrov s'est emporté contre l'Occident, l'Otan et le «régime néonazi» de Kiev. Selon lui, l'OSCE est devenue un «appendice de l'Otan et de l'UE» et se trouve «au bord du gouffre». La faute en revient uniquement à «l'élite politique occidentale» qui aurait opté pour l'élargissement à l'Est de l'Otan et contre l'OSCE.

Et la Suisse dans tout ça?

Plusieurs délégués ont quitté la salle lors du discours de Lavrov, tandis que le Russe lui-même n'était pas présent lors du discours des représentants occidentaux. Alors que le ministre suisse des Affaires étrangères Ignazio Cassis s'était fait photographier avec Lavrov lors de l'Assemblée générale de l'ONU l'an dernier, il n'y a pas eu de photo de poignée de main cette année.

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov, left, speaks to Switzerland's President and head of the Federal Department of Foreign Affairs Ignazio Cassis, right, on the sidelines of the US - Russia su ...
Image: KEYSTONE

Par le passé, la Suisse a toujours accordé une grande importance à l'OSCE. L'ancien ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter, en particulier, s'est fortement engagé lors de la présidence suisse de l'OSCE en 2014. Ce mandat a été marqué par les conséquences du soulèvement de Maïdan, en Ukraine, et de l'annexion de la Crimée par la Russie.

Swiss President and OSCE chairperson in office Didier Burkhalter, left, welcomes Russian President Vladimir Putin, for talks with the Organization for Security and Cooperation in Europe, OSCE, in Vien ...
En 2014, Didier Burkhalter, président de la Confédération et de l'OSCE accueillait le président russe Vladimir Poutine.Image: AP

Burkhalter a rencontré personnellement le président russe Vladimir Poutine à deux reprises durant cette période. Le grand diplomate suisse Thomas Greminger a également joué un rôle important dans la mise en place d'une mission de l'OSCE chargée d'observer le respect des accords de Minsk le long de la ligne de contact dans l'est de l'Ukraine. A partir de 2017, Greminger a ensuite occupé, pendant trois ans, le poste de secrétaire général de l'OSCE et a tenté de faire office de médiateur entre la Russie et l'Ukraine.

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

Des papas tristes qui emmènent leur fille en concert
1 / 21
Des papas tristes qui emmènent leur fille en concert
source: sadanduseless
partager sur Facebookpartager sur X
Elon Musk à un message pour ceux qui boycottent X
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
Je me suis baladé à vélo dans Paris et c'était «post-apocalyptique»
Alors que Jeux olympiques vont débuter, Paris semble déserte. L'occasion d'un petit tour à vélo près du fleuve interdit: la Seine.

Le cyclisme urbain d'obstacles peut-il devenir une 44ᵉ discipline olympique? Je m'élance du sud de Paris, dans le quartier de Montparnasse, où Hemingway avait trouvé l'inspiration pour son livre «Paris, une fête pour la vie».

L’article