Meta est à nouveau dans le collimateur de la justice: plus de quarante Etats américains ont lancé des poursuites mardi contre le géant des réseaux sociaux. Ils accusent ses applications Facebook et Instagram de nuire à la «santé mentale et physique de la jeunesse».
Les Etats, démocrates et républicains, affirment que le groupe californien a «dissimulé la façon dont ces plateformes exploitent et manipulent les consommateurs les plus vulnérables», et «négligé les dommages considérables» causés à la «santé mentale et physique des jeunes de notre pays». Cette action en justice représente l'aboutissement d'enquêtes menées depuis deux ans sur les méthodes des deux plateformes, considérées comme «addictives» par les autorités.
Contacté par l'AFP, Meta s'est dit «déçu que les procureurs généraux aient choisi cette voie au lieu de travailler de manière productive avec les entreprises du secteur pour créer des normes claires et adaptées à l'âge pour les nombreuses applications utilisées par les adolescents».
Les Etats s'étaient mobilisés à l'automne 2021 après qu'une ex-employée de Facebook ait lancé l'alerte sur les pratiques de son ancienne entreprise. L'ingénieure Frances Haugen avait fait fuiter plus de 20 000 pages de documents internes, en martelant devant différents parlements que le géant des réseaux sociaux faisait passer les profits avant la sécurité de ses utilisateurs.
Depuis, Meta a tenté de rassurer les autorités avec l'ajout d'outils pour aider les parents à suivre les activités de leurs enfants ou pour inciter les adolescents à faire une pause, notamment.
Mais le groupe a aussi cherché à ne pas se faire dépasser par TikTok, ultra populaire chez les plus jeunes. Instagram a copié le format vidéo de sa rivale avec les «Reels», des clips dynamiques qui accrochent l'attention et que les utilisateurs font facilement défiler. Selon la plainte de mardi, les fonctionnalités de Facebook et Instagram ont été conçues pour «manipuler les jeunes utilisateurs, afin de les inciter à utiliser les plateformes de manière compulsive et prolongée».
Les procureurs accusent en outre Meta de mentir au public (en assurant que ses produits sont sûrs et adaptés pour les adolescents) et d'enfreindre la loi sur la confidentialité des données personnelles des enfants. Jusqu'à 95% des jeunes américains de 13 à 17 ans disent utiliser un réseau social, dont un tiers s'en servent «quasiment constamment», selon le Pew Research Center. (ats)