Impressionnées par «le courage» de Gisèle Pelicot, droguée par son mari puis violée par des dizaines d'hommes jugés à Avignon, des milliers de personnes ont manifesté samedi en France leur soutien aux victimes de violences sexuelles, pour que la honte change de camp.
A Marseille, plusieurs centaines de personnes - plus de 1000 selon les organisateurs -, se sont rassemblées devant le palais de justice accrochant une banderole «Pour que la honte change de camp». A l'autre bout de la France, à Rennes, de 200 à 400 personnes arboraient des pancartes avec le même slogan ou «protège ta fille, éduque ton fils», «Gisèle on t'aime».
L'appel à se rassembler avait été lancé avec une affiche montrant le visage de Gisèle Pelicot, coupe au carré et lunettes rondes, dessiné par la graphiste belge «Aline Dessine» aux 2,5 millions d'abonnés sur Tik Tok.
Car en acceptant que le procès de son mari et des cinquante hommes qu'il avait recrutés sur internet pour la violer alors qu'elle était inconsciente, soit public, cette femme de 71 ans a soulevé une puissante vague de soutien aux victimes de viols et agressions sexuelles.
Car partout, les manifestants ont exprimé le souhait que ces sujets ne soient plus tabous, alors que dans une autre affaire récente, des accusations d'agressions sexuelles longtemps tues visent aussi l'abbé Pierre depuis juillet.
Le procès de Dominique Pelicot et de ses 50 co-accusés des viol de Mazan doit pousser la société et les pouvoirs publics à agir, pour les manifestants.
«Quand j'ai lu l'histoire, j'ai eu du dégoût, même du dégoût d'être un homme (...) J'espère qu'il y aura de vraies condamnations, de vrais exemples», dit à l'AFP Stéphane Boufferet, 26 ans, travailleur dans le milieu agricole qui a manifesté avec environ 200 personnes à Clermont-Ferrand aux cris de «Soutien à Gisèle et Caroline» Pelicot.
Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes a réitéré à Paris l'appel des organisations féministes pour:
Comme «une enquête systématique sur les mis en cause dès lors qu'une plainte est déposée» ou «former les juges des cours criminelles départementales», a-t-elle énuméré.
Et d'ajouter: «On a estimé qu'il faudrait au moins trois milliards en tout pour agir sur le sujet des violences sexuelles, 3 milliards ce n'est même pas 0,5% du budget de l'Etat, 0,5% du budget de l'Etat pour avoir la vie sauve». (sda/ats/afp)