Au moins 43 personnes ont été tuées dans une série d'affrontements fin juillet entre la Thaïlande et le Cambodge, lorsqu'un différend de longue date sur des temples frontaliers a dégénéré en combats.
Une trêve à compter du 28 juillet à minuit avait finalement été négociée par le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim – le président de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est – après des pressions exercées par Donald Trump et une équipe de médiateurs chinois.
L'accord prévoyait la cessation des tirs le long de la frontière de 800 kilomètres, puis une réunion des commandants régionaux thaïlandais et cambodgiens.
Des responsables de la défense des deux royaumes ont ensuite eu trois jours de pourparlers à Kuala Lumpur qui se sont conclus ce jeudi par une déclaration commune, saluée par les Etats-Unis comme étant un «pas important dans la consolidation du cessez-le-feu».
«Le président Trump et moi-même attendons des gouvernements cambodgien et thaïlandais qu'ils respectent pleinement leurs engagements visant à mettre fin à ce conflit», a souligné le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio.
Le Cambodge et la Thaïlande «conviennent d'un cessez-le-feu concernant tous types d'armes» et les attaques contre «des civils, des biens privés ainsi que des objectifs militaires de l'une ou l'autre partie» et ce «dans toutes les zones» frontalières, selon le texte de l'accord, qui «ne doit être violé dans aucune circonstance».
Dans les premiers jours ayant suivi la trêve, la Thaïlande et le Cambodge s'étaient mutuellement accusés de l'avoir rompu à la suite d'escarmouches.
La déclaration commune, signée par le vice-ministre thaïlandais de la Défense Natthaphon Nakpanit et le ministre cambodgien de la Défense Tea Seiha, précise que les deux pays vont poursuivre le gel des mouvements et des patrouilles de troupes frontalières. Tea Seiha a déclaré:
L'objectif est de «rétablir la confiance mutuelle et la normalité des relations entre nos deux pays».
Une nouvelle réunion a été programmée pour le mois à venir et le Cambodge et la Thaïlande ont accepté de «s'abstenir de diffuser des informations erronées, afin de réduire les tensions».
«Pour que nos discussions d'aujourd'hui aboutissent à des résultats concrets, les deux parties doivent faire preuve de coopération et de sincérité», a pour sa part insisté le général Natthaphon.
L'ambassadeur des Etats-Unis en Malaisie, Edgard Kagan, qui a assisté à la réunion de jeudi en tant qu'observateur, a averti que l'accord n'était qu'une étape vers une paix durable. Et d'ajouter:
Les affrontements de juillet ont été les plus meurtriers dans la région en plus d'une décennie et ont forcé plus de 300 000 personnes à fuir les zones de combat des deux côtés de la frontière. (ag/ats)