Une compétition de karting dans la cour d'une prison près de Paris, au cours de laquelle des détenus ont fait la course contre des gardiens, provoque un vif émoi en France.
La cour du centre pénitentiaire de Fresnes a été métamorphosée en juillet: la promenade a accueilli une véritable piste de karting. Les détenus y ont affronté des gardiens dans des courses visiblement épiques. Notons à toutes fins utiles que les grands gagnants de la compétition ont été les gardiens.
Les faits se sont déroulés le 27 juillet dernier et jusque-là tout allait bien. Mais une vidéo a commencé à circuler vendredi, suscitant l'indignation d'une partie de la classe politique. La voici. 👇
«Nos prisons ne sont pas des colonies de vacances où détenus et surveillants tissent des liens d'amitié», s'est indigné le député Les Républicains, Eric Ciotti. «Où est le respect des victimes et de leurs familles quand elles voient les délinquants s'amuser pendant qu'ils purgent leur peine?», a tweeté l'homme politique de droite après la publication. Outre la course de karting, d'autres activités y étaient en effet organisées... Mais nous y reviendrons.
Les coureurs d'un jour ont pu s'adonner à la compétition grâce à un homme: Djibril Dramé. Ce dernier est l'organisateur de ce «KohLantess», un «Koh Lanta des cités», précise Le Figaro. Et cela n'a rien de neuf, ce type d'événement est organisé depuis plusieurs années dans la ville de Fresnes.
Toutefois, c'est le cadre de cette nouvelle édition qui ne passe pas, comme vous l'aurez compris. Ainsi le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a parlé d'«images choquantes de la prison de Fresnes» et a ordonné l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur l'agitation qui règne dans la cour de la prison.
Comme le journal Le Figaro l'a rapporté, lundi, le ministère en charge avait pourtant approuvé cette fête d'été qui visait des détenus condamnés à de faibles peines. Toutefois, il n'avait été question, dans un premier temps, que de compétitions sportives, et non d'une course de karting.
Selon le journal français, le personnel de la prison a déclaré que tout n'avait pas été organisé de la façon la plus idéale possible, notamment du point de vue de la sécurité. Par exemple, un gardien regrette que l'une des directrices, «représentante éminente de la direction», estime Le Figaro, se soit laissée jeter à l'eau par les détenus. Une piscine avait, en effet, également été installée dans la cour.
Ce n'est pas le premier fait d'armes de la prison cet été. En effet, un clip de rap y a récemment été tourné. Les images du morceau intitulé oh la la mais on va où avaient choqué les syndicats, rapporte Le Parisien, lesquels dénonçaient une vision fallacieuse de leur travail et «laissant entrevoir la prison comme un passage normal de la vie». (jah)