L'affaire a été révélée par BFMTV. Un SMS signé du nom du candidat a été envoyé vendredi soir, avant le premier tour de la présidentielle, à «des milliers de téléphones mobiles dans l'Hexagone». Ces derniers renvoyaient «vers une page éditée par le parti Reconquête!, qui affichait un texte explicitement adressé aux Français juifs», selon les informations du média français, communiquées dimanche 10 avril.
Le service de presse de la CNIL, interrogé par l'AFP, n'était pas en mesure lundi matin de confirmer le nombre de signalements, mais a confirmé avoir ouvert une instruction.
Selon BFMTV, le «Message d'Eric Zemmour aux Français de confession juive» est notamment revenu sur le problème de l'antisémitisme en France en dénonçant les «racailles» et le terrorisme islamiste qui «pourrissent la vie» des Juifs.
Interrogé par BFMTV, un des responsables de la campagne de Reconquête! assure que ce démarchage a été mis en place à l'aide d'un courtier en données personnelles, qui achète des bases de données pour en faire commerce. L'équipe de campagne d'Eric Zemmour affirme, selon BFMTV, «avoir reçu l'assurance (...) que les personnes visées avaient donné leur accord pour que leurs données soient partagées».
La CNIL stipule que «le traitement des données à caractère personnel qui révèle (...) les convictions religieuses» est «interdit». Sauf si «la personne concernée a donné son consentement explicite au traitement de ces données à caractère personnel pour une ou plusieurs finalités spécifiques», détaillent les règlements de la CNIL.
Si la CNIL constate une infraction, elle peut décider d'une mise en demeure ou de sanctions comme des amendes, par exemple. (ats/mndl)