La RTS condamnée pour un «Temps présent» litigieux
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a rejeté un recours de la SSR qui contestait la condamnation de la RTS en lien avec un Temps présent de 2015 consacré à l'encaveur valaisan Dominique Giroud. Les juges de Strasbourg estiment que les décisions de justice suisses ne constituent pas une ingérence dans le droit à la liberté d'expression.
La SSR avait porté l'affaire devant la CEDH en 2018. «Par cette confirmation internationale, la Cour de Strasbourg met un terme à près de dix années de procédure», indique jeudi dans un communiqué Marc Comina, porte-parole de Dominique Giroud. Il commentait la décision de la CEDH rendue publique jeudi.
Cités dans ce communiqué, les avocats de l'encaveur, Sophie Haenni et Yannis Sakkas, estiment que cette décision «rétablit la vérité et l'honneur» de leur client. Les différentes décisions des instances suisses reconnaissent que la «RTS a violé son devoir d'impartialité, d'objectivité et de véracité», souligne le communiqué.
Un angle moralisateur
En janvier 2015, la RTS avait diffusé un Temps présent intitulé «Affaire Giroud, du vin en eaux troubles.» L'Autorité indépendante d'examen des plaintes en matière de radio-télévision (AIEP) et ensuite le Tribunal fédéral avaient conclu que ce reportage donnait une image d'emblée négative de Dominique Giroud et le présentait sous un angle moralisateur.
La CEDH confirme le point de vue de ces instances. Les avocats de Dominique Giroud soulignent que la décision de Strasboug «démontre qu’aucun média, fût-il public, ne peut s’affranchir de ses devoirs de rigueur, d’équilibre et d’équité».
Dominique Giroud espère désormais que la RTS fera connaître la décision de la CEDH «avec la même visibilité que celle accordée à l’émission litigieuse». Il espère aussi que la RTS «adoptera, à l’avenir, une approche plus équilibrée et respectueuse de la déontologie journalistique.» (jzs/ats)
