«Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie.» L'affirmation du président français Emmanuel Macron dans une interview publiée mardi soir dans Le Parisien a suscité une flopée de réactions outrées. Parmi les personnalités à s'étrangler...
Les propos du président de la République n'ont évidemment pas manqué de faire réagir le député de la France Insoumise, qui les a qualifiés de «sidérants».
«Le Président maîtrise-t-il ce qu'il dit ? L'OMS dit convaincre plutôt que contraindre. Et lui ? Emmerder davantage. Consternant», a ajouté le candidat à la présidentielle dans un tweet.
Aveu sidérant de #Macron. C’est clair le #PassVaccinal est une punition collective contre la liberté individuelle. pic.twitter.com/7R0OnbFiDw
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) January 4, 2022
Pour Marine Le Pen, Macron est «indigne» de sa fonction.
📹 Cette vulgarité et cette violence du Président de la République prouvent qu'il ne s'est jamais considéré comme le président de tous les Français.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 4, 2022
C'est une faute politique mais aussi une faute morale lourde ! #DirectAN pic.twitter.com/Y9i1pYjw0F
Sur Twitter, elle a déclaré: «Un Président ne devrait pas dire ça. Le garant de l'unité de la nation s'obstine à la diviser et assume vouloir faire des non-vaccinés des citoyens de seconde zone. Emmanuel Macron est indigne de sa fonction. En avril, je serai la Présidente de tous les Français.» Voilà qui est dit.
Le candidat d'extrême-droite Eric Zemmour n'y est pas allé par quatre chemins non plus.
«Emmanuel Macron dit bel et bien: «"J'ai envie d'emmerder". Ce n'est pas seulement la déclaration cynique d'un politicien qui veut exister dans la campagne présidentielle. C'est la cruauté avouée, assumée, qui parade devant des Français méprisés» a-t-il fustigé.
Président, j’arrêterai d’emmerder les Français. Le Président sortant, lui, parle ouvertement d’emmerder une catégorie de Français. https://t.co/hXPz2LHIv5
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) January 4, 2022
La candidate LR doit s'exprimer dans la journée de mercredi, mais son entourage a déjà donné son avis auprès de BFMTV: «Il clive, divise alors que le pays n'a jamais été autant fracturé. Il a dit avoir appris à aimer les Français, ça n'a pas duré. Evidemment, ça interroge sur la présidentialité d'Emmanuel Macron».
Fabien Roussel, candidat pour le Parti communiste français (PCF), fustige pour sa part «l'irresponsabilité» du président.
Propos indigne et irresponsable du Président de la République !
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) January 4, 2022
Quand on doit convaincre, rassembler, on n’insulte pas !
7 millions de français vivent dans des déserts médicaux et sont éloignés des soins, comme du vaccin. Il les « emmerde » aussi ? https://t.co/ZqWWKFB7wE
«Le monde compte 3 à 4 milliards de non-vaccinés du fait de multinationales avides qui refusent toute levée des brevets. De cela, pas un traitre mot du candidat Macron parce qu’au fond les actionnaires, la bourse, les puissants, il n’a jamais eu très envie de les emmerder!» complète-t-il dans un tweet.
Interrogé sur la chaîne LCI, le candidat écologiste Yannick Jadot a regretté une «faute politique»: «Cela montre une fois de plus son mépris pour les Françaises et les Français, où l'organisation d'une parole politique devrait être faite pour rassembler. Les Français en ont marre d'être divisés», a-t-il conclu.
Il fait de la #vaccination un #referendum pour ou contre Macron. C'est une faute politique. pic.twitter.com/8uQJtxJp3h
— Yannick Jadot (@yjadot) January 4, 2022
La maire de Paris a réagit également - mais bon, comme son tweet est quelque peu mystérieux, nous ne sommes pas tellement éclairés sur sa position.
Réunir la France 🇫🇷 https://t.co/LVvqdKJ7pF
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) January 4, 2022
Le député de la France Insoumise décrit Macron comme un «souverain qui suinte le mépris envers le peuple» sur Twitter. Interrogé par BFMTV, il regrette aussi les mots du président dans une période «où l'on n'a vraiment pas besoin de tensions, de divisions, de discrimination».
Tout un programme!
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) January 4, 2022
C’est le même qui souhaitait lors de ses vœux que nous soyons « unis, bienveillants, solidaires ».
Avec Macron, la vérité perce toujours. Celle d’un souverain qui suinte le mépris envers le peuple. Qu’il se méfie de l’effet boomerang https://t.co/F8PCnEtJE4
Le député Aurélien Taché, pourtant ancien soutien du parti d'Emmanuel Macron, s'est également exprimé sur BFMTV sur le sujet: pour lui, le premier des irresponsables, ce soir, c'est Emmanuel Macron.
«C'est la première fois que je vois un président de la République assumer de ne pas être le président de tous les Français.»
« Le premier des irresponsable c’est soir c’est @EmmanuelMacron. Il n’est pas seulement citoyen mais Président de la République » @BFMTV #PasseVaccinal #DirectAN pic.twitter.com/SQq8eHSMmT
— Aurélien Taché (@Aurelientache) January 4, 2022
La députée européenne LR va encore plus loin: «C'est la démonstration de ce qu'il est vraiment, il se comporte en petit dictateur», a critiqué l'ancienne secrétaire d'État sur BFMTV.
"Je suis profondément choquée par les propos tenus par @EmmanuelMacron, qui sont d'une incroyable brutalité. Et c'est une vaccinée qui vous le dit. E. #Macron a envie d'emmerder des gens qu'il devrait protéger. Il n'est le Président que d'une partie des Français" @BFMTV
— Nadine Morano (@nadine__morano) January 4, 2022
Face à ce florilège de réactions outrées, on peut tout de même se demander si ce n'était pas précisément l'objectif du chef de l'Etat...