Ils s'appelaient César et Valentin. Deux golden retrievers «braves et fougueux», mais surtout couverts d'amour par leurs maîtres, Sylvianne et Christian. Un amour si fort que ce couple de septuagénaires se retrouve, cette semaine, devant le tribunal judiciaire de Béziers, en France.
Ils sont officiellement accusés de «sévices de nature sexuelle envers un animal domestique», mais également de détention d’images et de vidéos pédopornographiques (nous y reviendrons).
Au sein du couple, Sylvianne avait la main lourde, mais pas que. On parle tout de même de masturbation et de fellation. Des deux chiens, c'est César qui bénéficiait des câlins les plus fréquents et appuyés. Christian, lui, filmait et prenait des photos de son épouse et du pauvre animal.
Ce n'est manifestement pas un secret, cette grand-maman aimait très fort son César. Selon Midi Libre, qui a couvert l'audience dès lundi, ce sont 24 photos, parmi plusieurs milliers d'autres, qui ont laissé les enquêteurs pantois. On y découvre une femme particulièrement pomponnée, «dans une tenue spécialement confectionnée pour l'occasion» et des postures qui ne laissent aucune place à la moindre imagination. A l'époque des faits, le couple prenait du bon temps au Cap d'Agde. Malgré l'évidence, Sylvianne et Christian n'en démordent pas: «Nous ne faisions rien de mal. César prenait du plaisir. C’était pour rigoler.»
Ce n'est qu'au bout de plusieurs heures d'échanges aussi tendus que lunaires, que les septuagénaires finissent par craquer. L'époux interrompt constamment Sylvianne en ayant «réponse à tout». Visiblement agacé, l'homme va jusqu'à embarrasser celui qui est censé les défendre: «Je n’ai rien à vous dire sur ces faits de ma vie privée. C’est une stratégie avec mon avocat.» Selon Midi Libre, Sylvianne, elle, avoue à demi-mot que les mamours prodigués à son tendre César n'avaient rien de très ordinaires.
Mais ce qui a tracassé le président durant toute l'audience, c'est l'assurance crasse, dans l'esprit de Sylvianne, que César fut consentant. L'homme de loi s'est évertué à s'assurer que le couple comprenait «que cela puisse être considéré comme un sévice sexuel pour l’animal». Sans véritable succès. Alors que Christian s'énerve en martelant que «bien sûr qu’il était content!», son épouse juge soudain pertinent de s'épandre en détails qui ont littéralement cloué l'assemblée sur les bancs du tribunal de Béziers.
Comme l'explique Midi Libre, l'affaire entourant leur chien César a failli éclipser un autre volet de l'accusation. La détention d’images et de vidéos pédopornographiques. Il y a quelques années, c'est un enquêteur suisse, spécialisé dans la cybercriminalité, qui a sonné l'alerte: sur son radar, il détecte un internaute téléchargeant «de très nombreux fichiers». C'était Christian. Le couple est alors surveillé de près par les autorités françaises, avant d'être finalement appréhendé.
Le verdict est attendu jusqu'au 6 mars et le ministère public demande 18 mois de prison contre les septuagénaires. Si Sylvianne et Christian ne réalisent pas encore parfaitement ce qui leur est reproché, ce procès s'est déroulé à titre posthume pour les deux golden retriever. César et Valentin sont morts.
(fv)