Les violences se sont poursuivies dans la nuit de mercredi à jeudi dans de nombreuses communes de banlieue parisienne, après la mort d'un adolescent de 17 ans tué par un policier après un refus d'obtempérer. Elles se sont propagées à d'autres villes de France.
Plutôt calme en début de soirée, la situation s'est ensuite tendue à Nanterre, déjà théâtre d'affrontements entre habitants et forces de l'ordre la nuit dernière. Plus d'une dizaine de voitures et des poubelles ont été incendiées et des barrières ont été placées sur la route.
Des affrontements se poursuivaient vers 01h00, avec des jets de pavés auxquels les forces de l'ordre répondaient par des tirs de gaz lacrymogène. Le poste de sécurité de l'entrée du domaine de la prison de Fresnes – qui donne accès aux résidences des surveillants, à la maison d'arrêt, à la maison d'arrêt des femmes ou encore à l'hôpital pénitentiaire – a été attaqué au mortier d'artifice par des émeutiers:
Une vingtaine de communes de Seine-Saint-Denis ont également recensé des incidents.
Des heurts ont aussi éclaté peu après 20h00 à Toulouse, où plusieurs véhicules ont été incendiés et des policiers et pompiers ont reçu des jets de projectiles, selon une source policière. Dans plusieurs quartiers de Dijon, les autorités ont fait état de poubelles incendiées et de tirs de fusées d'artifice.
A Lyon et dans son agglomération, les forces de l'ordre ont été visées par des mortiers d'artifice. A Vaulx-en-Velin, le commissariat a été pris pour cible. Des tensions ont aussi été recensées à Roubaix, Amiens et Nice, selon une source policière.
Un total de 150 personnes ont été interpellées dans la nuit, a rapporté Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, qui a dénoncé des violences «insupportables contre des symboles de la République».
Le drame qui a coûté mardi matin la vie à Nahel a continué de susciter un flot nourri de commentaires politiques toute la journée de mercredi. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux a montré qu'un des deux policiers intervenus tenait le jeune conducteur en joue, puis qu'il a tiré à bout portant quand la voiture a redémarré.
Le jeune homme est décédé peu de temps après avoir été atteint au thorax. L'officier soupçonné du tir mortel, âgé de 38 ans, est interrogé par l'inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre de l'enquête pour homicide volontaire ouverte par le parquet. (ats/jch)