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Les manifestations contre les bassines tournent à la guérilla en France

epa10543019 Protesters clash with police as people take part in a demonstration called 'Bassines non merci' (lit.: No to reservoirs, thank you) against the construction of a new water storag ...
Image: EPA

Les manifestations contre les méga-bassines tournent à la guérilla en France

Manifestants et forces de l'ordre se sont affrontés dans le cadre d'une mobilisaition contre des réserves d'eau agricoles à Sainte-Soline, en France.
27.03.2023, 10:1827.03.2023, 11:42
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Un manifestant se trouve entre la vie et la mort en France après de violents affrontements avec les forces de l'ordre. Ils sont survenus samedi pendant une manifestation contre des réserves d'eau agricoles à Sainte-Soline, dans le centre-ouest, des faits pour lesquels la justice a ouvert une enquête.

De 6000 à 30 000 personnes, selon les sources (autorités ou organisateurs), avaient convergé samedi vers la bassine en chantier dans le but de «stopper» la construction de ces réservoirs d'eau destinés à l'agriculture.

Ce projet porté par une coopérative d'agriculteurs irrigants, avec le soutien de l'Etat, est contesté de longue date dans cette partie de la France, où la question des «bassines» incarne les tensions croissantes autour du partage de l'eau à l'heure du changement climatique.

Plus d'une cinquantaine de blessés

Des tensions qui se sont également manifestées sur le terrain: selon le dernier bilan établi dimanche à 18h00 par le parquet local, le pronostic vital d'un homme de 30 ans, victime d'un traumatisme crânien, restait engagé.

La justice a ouvert une enquête sur les circonstances dans lesquelles trois manifestants, dont également une femme de 19 ans et un homme de 27 ans, ont été grièvement blessés. En outre, deux gendarmes blessés grièvement «sont désormais en urgence relative», selon le dernier bilan du parquet, qui précise qu'au total sept manifestants et 47 militaires ont été secourus.

Les organisateurs de la manifestation - le collectif d'associations «Bassines non merci», le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre et le syndicat agricole proche de la gauche Confédération paysanne - affirmaient depuis samedi que l'une des victimes était entre la vie et la mort, sans que cela ait été confirmé par les autorités jusqu'alors.

Selon les organisateurs, 200 manifestants ont été blessés - dont quarante grièvement - durant ces affrontements. Le bilan, encore «provisoire», fourni par le parquet ne porte que sur les personnes prises en charge par les secours, ce qui peut expliquer l'écart important entre les chiffres, mais «des vérifications sont en cours», a précisé le procureur.

Responsabilité renvoyée

Depuis samedi, autorités et organisateurs se renvoient la responsabilité des violences survenues autour de la bassine en construction à Sainte-Soline, l'une des seize prévues dans la région pour une capacité totale de six millions de mètres cubes. Elle vise à stocker en plein air de l'eau puisée dans les nappes superficielles en hiver, pour irriguer les cultures en été quand les précipitations se raréfient.

Ses partisans en font une condition de la survie des exploitations agricoles face à la menace de sécheresses récurrentes. Les opposants dénoncent eux un «accaparement» de l'eau par «l'agro-industrie» à l'heure du changement climatique. Le gouvernement a dénoncé «un déferlement de violence intolérable», les organisateurs «une opération de répression massive» et «une dérive violente de l'Etat».

Une grande partie de la foule est restée pacifique, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des observateurs de la Ligue des droits de l'homme mettent en cause...

«...un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l'ensemble des personnes présentes, avec un objectif clair: empêcher l'accès à la bassine, quel qu'en soit le coût humain»

4000 grenades

Selon eux, les cortèges ont été ciblés avant et après leur arrivée sur les lieux par des tirs de grenades lacrymogènes, assourdissantes et explosives «de type GM2L et GENL», ainsi que de LBD 40. «Des grenades ont été envoyées très loin et de manière indiscriminée» et les détonations «étaient régulièrement suivies de cris d'appel au secours».

La LDH pointe aussi des tirs en direction d'élus et des entraves à l'arrivée des secours, en particulier pour le manifestant entre la vie et la mort qui n'aurait pas été héliporté avant plus de trois heures, selon les organisateurs.

Les autorités imputent le délai d'intervention des secours à des violences renouvelées sur les gendarmes qui devaient sécuriser leur accès au site. Selon la préfète des Deux-Sèvres, «à aucun moment, les élus n'ont été identifiés dans cette zone».

Au total, 4000 grenades ont été tirées par les forces de l'ordre, selon le ministre de l'Intérieur.

(ats)

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