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La Provence: le directeur de la rédaction a été mis à pied

La «Une» de ce journal accusée de soutenir les dealers à Marseille

La Une du quotidien régional La Provence provoque des remous suite à la visite d'Emmanuel Macron à Marseille, dans le cadre du combat contre le trafic de drogue qui gangrène la ville.
«Il est parti et nous, on est toujours là...», le titre de la «Une» controversée publiée par le quotidien régional La Provence.Image: x / la provence
La venue, inattendue, du président de la république Emmanuel Macron dans la cité phocéenne a provoqué de nombreuses réactions, tant positives que négatives. Mais c'est ce titre, publié le lendemain de sa visite, qui a engendré une polémique.
22.03.2024, 16:3222.03.2024, 16:32
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Le directeur de la rédaction du quotidien régional français La Provence a été mis à pied après une Une jugée «ambiguë», a indiqué vendredi la direction du journal. Après la visite d'Emmanuel Macron à Marseille dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic, le média semblait prendre le parti des dealers.

Cette décision fait suite à la publication jeudi d'un grand titre, «Il est parti et nous, on est toujours là...», en Une. Il s'accompagnait d'une photo montrant deux personnes, de dos, regardant passer des policiers en patrouille dans une cité, 48 heures après la visite surprise mardi dans ville méditérranéenne du président pour lancer une opération décrite comme sans précédent contre le trafic de drogue.

Dans un encart «A nos lecteurs» publié vendredi en Une du journal, le directeur de la publication, Gabriel d'Harcourt, présente les «plus profondes excuses» du journal suite à cette publication, qui a «induit en erreur nos lecteurs»:

«Cette citation en Une et la photo d'illustration qui l'accompagnait ont pu laisser croire que nous donnions complaisamment la parole à des trafiquants de drogue décidés à narguer l'autorité publique, ce qui ne reflète en rien les valeurs et la ligne éditoriale de votre journal»

En pages intérieures, dans un des articles sur les suites de la visite présidentielle, cette citation était attribuée à un habitant de la cité paupérisée de la Castellane:

«C'est drôle, hier (mardi) ils ont trouvé tous les moyens nécessaires pour encadrer la visite du président. Il est parti, et nous on est toujours là, dans la même galère»
Brahim, un Marseillais

D'autres articles évoquaient la «guérilla sur le terrain de la com'» entre dealers et ministère de l'Intérieur, ou «les coulisses d'un show présidentiel improvisé».

«Porte-parole des dealers»

«Le reste du traitement rédactionnel est très bon», a déclaré le directeur de la rédaction, en confirmant cette mise à pied annoncée par le Syndicat national des journalistes (SNJ), majoritaire. Mais même si la citation est correctement attribuée en page intérieure, «le problème vient de la construction de la Une, qui peut entraîner cette interprétation», notamment avec un surtitre «Narcotrafic: 24 heures après la visite du président à la Castellane», a-t-il ajouté.

«On a l'impression qu'on est porte-parole des dealers, ce qui est contraire à nos valeurs et au rôle que l'on veut jouer à Marseille et dans la région»
Gabriel d'Harcourt

Le SNJ, selon lequel «la rédaction est scandalisée» par cette décision, a indiqué à l'AFP qu'une assemblée générale du personnel avait été convoquée vendredi, pour décider d'éventuelles actions. (ats/jch)

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