Elles sont maquilleuses, comédiennes ou encore techniciennes. Elles dénoncent «des mains dans la culotte, à l'entrejambe, aux fesses ou sur la poitrine». Au total, elles sont treize à livrer leur témoignage à Mediapart sur les« gestes ou propos sexuels inappropriés, de gravité différente», qu'elles auraient subis de la part de Gérard Depardieu.
Les faits se seraient produits sur le tournage de onze films ou séries entre 2004 et 2022, ou dans des lieux extérieurs, selon le média français. Des témoins ont également été entendus.
Trois d'entre elles ont rapporté les faits à la justice, mais aucune n'a porté plainte. Selon l'enquête de Mediapart, elles craignaient que leur parole ne fasse pas le poids face à ce «monument du cinéma français».
Certaines de ces violences se sont produites devant d'autres gens. L'actrice Sarah Brooks explique même que lors d'une tentative d'attouchement de la part de Gérard Depardieu, toute l'équipe de tournage aurait rigolé. D'ailleurs, lorsque certaines des victimes se plaignent, une partie des personnes sur le plateau aurait lancé:
Une «complaisance» et une «absence de réaction» sur les tournages dont l'acteur aurait bénéficié tout au long de sa carrière.
Gérard Depardieu dément l'ensemble de ces accusations. Pour rappel, il est mis en examen pour viol depuis 2020, à la suite d'une plainte d'une jeune comédienne, Charlotte Arnould, la fille d'amis à lui. Elle a 22 ans au moment des faits, qui se sont déroulés en 2018.
Ce jour-là, comme le rappelle Mediapart, elle se rend au domicile de l'acteur français. Les caméras de surveillances enregistrent ce que la victime dénonce comme un viol; la défense assure que la relation était consentie.
Les faits se reproduisent une semaine plus tard, lors d'une deuxième visite de la jeune fille chez Gérard Depardieu.
Dans cette enquête, des proches et des témoins ont été auditionnés et des expertises ont été menées. A l'issue, la juge d'instruction devra se prononcer: le renvoi de l'acteur devant un tribunal, selon Mediapart, ou «prononcer un non-lieu et abandonner les poursuites». (ag)