Un policier en civil, aidé de quelques passagers, a réussi jeudi à maîtriser un homme armé d'un couteau dans un TGV Annecy-Paris. Cela après une bagarre au cours de laquelle un coup de feu a été tiré, sans faire de blessé, mais provoquant l'effroi des passagers.
Revenons sur le déroulé des évènements: alors que le train est lancé à pleine vitesse, un homme de nationalité étrangère, non-précisée, casse une vitre «à l'aide d'un marteau brise-vitre», explique la vice-procureure de Châlon-sur-Saône, Angélique Depetris. Une passagère, Stéphanie Debord, raconte:
«J'ai dit au passager derrière moi: 'ce type-là est bizarre'. Je me suis aperçue qu'il avait cassé avec un marteau la vitre du train. Il était complètement hagard, ailleurs», décrit la passagère de 49 ans.
Les contrôleurs font appel à un policier en civil, muni de son arme et présent à bord du train. Celui-ci met son brassard et se manifeste comme policier. Mais l'homme reste incontrôlable: le policier procède alors «en vain aux sommations d'usage».
Rapidement, les choses tournent au vinaigre. «C'est parti en bagarre, coups de poing, coups de pied. Il y a eu des cris», confie Stéphanie Debord.
L'individu se jette sur le policier en civil et réussit à s'emparer de son pistolet, pourtant rangé, et à le chambrer. Le policier parvient à maintenir l'arme vers le sol, mais au cours de la lutte, un coup part. Une balle perfore le sol. Selon Stéphanie Debord, deux coups auraient même été tirés.
Avec l'aide de quelques passagers, le policier parvient finalement à maîtriser l'agresseur. «Ils ont demandé des ceintures aux gens qui en avaient sur eux, on leur a donné trois, quatre ceintures pour essayer de le maîtriser, mais c'était très compliqué, même s'il n'était pas épais», raconte la passagère. Il avait dans sa poche un couteau à cran d'arrêt.
L'attaque s'est produite près du Creusot, où l'homme a été arrêté avant d'être placé en garde à vue à Autun pour «tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique, port d'arme de catégorie D et dégradation de bien d'utilité publique», a indiqué la vice-procureure.
Les passagers ont pu repartir vers Paris grâce à un TGV venu de Lyon pour les prendre en charge, «la rame étant mobilisée pour les besoins de l'enquête», a indiqué la SNCF. Les passagers en ayant exprimé le besoin ont pu bénéficier d'un soutien psychologique, selon Stéphanie Débord.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a rapidement réagi sur Twitter. Il a rappelé le programme «voyager-protéger», qui permet aux policiers en civils qui voyagent avec leur arme de se déplacer gratuitement.
Merci au policier hors service qui est intervenu courageusement dans ce train pour interpeller un individu menaçant. Il a été requis par le personnel SNCF au titre du programme « voyager-protéger » mis en place l’an dernier. Grâce à celui-ci, les policiers ont la possibilité de… https://t.co/u2EIQ6Unxm
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 13, 2023
«Gratitude et reconnaissance au policier qui a agi pour maîtriser un individu dangereux à bord du #TGV. Merci aux équipes #SNCF et aux forces de l'ordre pour leur réactivité et leur sang-froid», a réagi son homologue des Transports, Clément Beaune.
(sda/ats/afp)