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L'agresseur de Nantes «adorait Hitler»

L'agresseur de Nantes «adorait Hitler»

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Cette attaque par un lycéen a suscité une vive émotion en France.Keystone
Au lendemain de l'attaque dans un collège-lycée privé de Nantes, où un hommage a été rendu à l'adolescente tuée de 57 coups de couteau, le parquet a décrit un agresseur «extrêmement solitaire», fasciné par Hitler. Aucun mobile n'apparaît toutefois clairement.
25.04.2025, 19:2525.04.2025, 20:20
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Une même question revenait dans les conversations, vendredi, au lendemain du drame: pourquoi un lycéen de Seconde, interpellé peu après les faits, a-t-il poignardé mortellement une de ses camarades, jeudi en milieu de journée, avant de s'attaquer à trois autres élèves?

«Les gens le connaissaient comme dépressif, il disait qu'il adorait Hitler»
Une collégienne auprès de l'AFP

Jeudi, vers 12h30, le mis en cause, masqué et muni d'un couteau de chasse d'environ 20 cm, fait irruption dans la salle de classe où se trouvait la lycéenne, au premier étage du collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides. «Sans parler, il s'en prend immédiatement et exclusivement à une seule personne qui sera la jeune fille qui décèdera des suites des coups de couteau qu'il lui aura donnés», selon le récit du procureur, Antoine Leroy.

Mobile encore indéterminé

Le jeune de 16 ans, scolarisé en seconde, s'est rendu dans une autre salle de classe «le couteau à la main et sans distinction aucune et au hasard, s'en prend à trois» lycéens, deux garçons et une fille, âgés de 15 à 16 ans.

Une victime, hospitalisée entre la vie et la mort après avoir reçu plusieurs coups de couteau sur le crâne, est désormais «hors de danger». C'est l'intervention d'un technicien en informatique qui a donné «un coup de chaise dans le dos» de l'agresseur, qui a mis fin à l'attaque. Ce dernier a été interpellé quelques minutes plus tard par la police.

Le suspect, hospitalisé après un examen psychiatrique qui a entraîné la levée de sa garde à vue, est «décrit par tout le monde comme étant extrêmement solitaire», ayant «peu d'amis voire pas du tout» et entretenant une «fascination pour Hitler».

Toutefois, «aucun mobile» ne peut être évoqué «de manière certaine», a ajouté le procureur lors d'une conférence de presse. La jeune fille décédée a reçu, selon les résultats de l'autopsie, «57 coups de couteau», la plupart sur «le haut du corps, le crâne, dans la gorge».

«En l'état, il n'y a pas d'élément déclencheur qui permette de comprendre» ce drame
Antoine Leroy, procureur

Un mobile peut en revanche être écarté: celui d'«une potentielle relation affective avec la jeune fille qu'il a tuée», a précisé Antoine Leroy. «Il s'agit d'un jeune à l'évidence suicidaire», qui a évoqué notamment des «scarifications» avant son passage à l'acte et des écrits où il «souhaitait qu'on lui tranche la gorge».

Peu avant d'attaquer ses camarades, les élèves du collège et lycée ont reçu un courriel sombre et confus consulté par l'AFP. Le suspect y évoque notamment «la mondialisation (qui) a transformé notre système en une machine à décomposer l'humain», revendiquant une «révolte biologique» afin que «l'équilibre naturel, même cruel» reprenne «sa place» contre «l'écocide globalisé».

Une enquête pour «meurtre» est en cours, le procureur n'a pas écarté la possibilité que celle-ci évolue en «assassinat» compte tenu «des éléments susceptibles de caractériser une préméditation».

«Triste et choqué»

Au lendemain de cette attaque, qui a entraîné de nombreuses réactions politiques, plusieurs centaines d'adolescents, munis de fleurs blanches et vêtus de couleur claire, se sont rassemblés dans l'établissement vers 15H30 pour rendre hommage aux victimes, à l'appel du comité des élèves.

«Pendant la minute de silence à la fin de la cérémonie, il n'y a pas eu un seul bruit, c'était très impressionnant. Il y avait vraiment beaucoup de fleurs dans la cour, c'était très beau. Ça va être dur de revenir dans l'établissement maintenant qu'on sait ce qui s'est passé», a déclaré à l'AFP une élève de 14 ans, scolarisée en 3e, qui a elle-même déposé une rose blanche dans la cour. Selon la collégienne, des amis de l'adolescente décédée se sont succédé pour prendre la parole, la décrivant comme «joyeuse» et «à toujours aller vers les autres».

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Des élèves munis de fleurs, lors du rassemblement au lycée Notre-Dame de Toutes-Aides.Keystone

A l'issue de ce moment de recueillement, les élèves sont sortis le visage fermé et pour certains, les yeux rougis, a constaté une correspondante de l'AFP.

Les cours avaient été suspendus vendredi pour les élèves du collège et du lycée nantais, qui peuvent bénéficier d'une cellule de soutien psychologique. Antonin, élève de Terminale, se dit «triste et choqué» mais ne pense pas aller voir les psychologues, explique le lycéen qui a apporté une rose blanche en hommage aux victimes, «pour montrer qu'on les respecte, qu'on pense à eux».

Le Premier ministre François Bayrou a évoqué l'installation de portiques à l'entrée des établissements scolaires comme «une piste» pour éviter de nouvelles attaques au couteau dans les écoles. Une hypothèse rejetée vendredi à gauche - mais plébiscitée à droite.

Les ministres de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et de l'Education, Elisabeth Borne, s'étaient rendus jeudi au lycée pour saluer le travail des forces de l'ordre, des secours et du personnel enseignant qui a permis de maîtriser l'agresseur et d'éviter selon eux un bilan plus lourd. Le président Emmanuel Macron a salué le «courage» des professeurs qui «ont sans doute empêché d'autres drames». (mbr/ats)

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