Israël a annoncé dimanche qu'il observerait «une pause tactique» quotidienne dans plusieurs zones de la bande de Gaza. Et la mise en place de «couloirs humanitaires sécurisés» pour les convois de l'ONU et des ONG afin de faire face à la famine qui s'aggrave.
A commencer par les zones de Deir-al-Balah (centre), al-Mawasi (sud) et la ville de Gaza (nord) où il n'y a «pas d'opérations militaires», indique l'armée dans un communiqué.
Des «couloirs permanents» seront mis en place de 6h00 à 23h00 «pour permettre le passage en toute sécurité des convois de l'ONU et des organisations d'aide humanitaire qui livrent et distribuent de la nourriture et des médicaments à la population de la bande de Gaza», ajoute-t-elle.
L'armée israélienne précise que la décision a été coordonnée avec ces organisations, suite à «des discussions à ce sujet». Les habitants de ces zones ont été prévenus via une publication en arabe du porte-parole militaire israélien Avichay Adraee sur X.
L'ONU ou les ONG opérant à Gaza n'ont pas réagi officiellement dans l'immédiat, tandis que des sources humanitaires, sceptiques en privé, ont dit attendre de voir les effets concrets de l'annonce israélienne sur le terrain.
Israël a diffusé dans la nuit de samedi a dimanche les images d'un parachutage de «sept lots d'aide contenant de la farine, du sucre et des conserves» sur la bande de Gaza, après des semaines de pression internationale pour permettre l'arrivée de vivres et autres denrées vitales à la population affamée, dans le territoire palestinien ravagé par plus de 21 mois de guerre.
Le parachutage a été «mené en coordination avec des organisations internationales et dirigé par le Cogat (un organisme du ministère de la Défense)», a indiqué l'armée dans un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche sur Telegram.
Le chef de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a estimé samedi que la reprise des largages d'aide humanitaire par voie aérienne au-dessus de Gaza constituait une démarche «inefficace» face à la catastrophe humanitaire qui ravage le territoire palestinien.
Un média égyptien proche du pouvoir a de son côté annoncé dimanche que des camions d'aide humanitaire avaient commencé à entrer dans la bande de Gaza. «Des camions égyptiens chargés d'aide ont commencé à entrer dans la bande de Gaza par le point de passage de Rafah», frontalier avec l'Egypte, a annoncé Al-Qahera News dans un message sur X accompagné d'images montrant des convois dans la zone frontalière.
La décision du gouvernement israélien concernant des largages survient après les déclarations de Donald Trump qui a accusé le Hamas de «ne pas vouloir un accord sur un cessez-le feu à Gaza». L'administration américaine et le gouvernement de Benjamin Netanyahu ont affirmé qu'ils allaient chercher des «solutions alternatives».
Dernier épisode du très long conflit israélo-palestinien, la présente guerre a été déclenchée par une attaque menée par le mouvement islamiste Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait au moins 59'733 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. (dal/ats)