Après plus de cinq mois de guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi une résolution exigeant un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza. Un appel bloqué plusieurs fois par les Etats-Unis qui se sont cette fois abstenus, accentuant la pression sur Israël.
La résolution adoptée sous les applaudissements par 14 voix pour, et une abstention, «exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan» - qui a déjà commencé il y a deux semaines -, devant «mener à un cessez-le-feu durable», et «exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages».
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Contrairement au texte américain rejeté vendredi par des vetos russe et chinois, il ne lie pas ces demandes aux efforts diplomatiques du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte, même s'il «reconnait» l'existence de ces pourparlers visant à une trêve accompagnée d'un échange d'otages et de prisonniers palestiniens.
Certains observateurs y avaient vu une évolution substantielle de la position de Washington, sous pression pour limiter son soutien à Israël alors que l'offensive israélienne a fait plus de 32 000 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Les Etats-Unis s'étaient en effet jusqu'alors systématiquement opposés au terme «cessez-le-feu» dans les résolutions de l'ONU, bloquant trois textes en ce sens.
Mais le texte américain rejeté n'appelait pas explicitement à un cessez-le-feu immédiat, utilisant une formulation estimée ambiguë par les pays arabes, la Chine et la Russie, laquelle a dénoncé le «spectacle hypocrite» des Etats-Unis.
La résolution adoptée lundi est issue du travail des membres non-permanents du Conseil, qui ont négocié tout le week-end avec les Etats-Unis pour tenter d'éviter un nouvel échec, selon des sources diplomatiques. La résolution réclame d'autre part la «levée de tous les obstacles» à l'aide humanitaire.
Le Conseil, largement divisé sur le dossier israélo-palestinien depuis des années, n'avait pu jusqu'alors adopter depuis le 7 octobre sur cette question que deux résolutions (sur huit soumises au vote), essentiellement humanitaires. Sans grand résultat: après cinq mois et demi de guerre, l'entrée de l'aide à Gaza, assiégée, reste largement insuffisante et la famine plane.
La nouvelle résolution condamne d'autre part «tous les actes terroristes», mais sans mentionner les attaques du Hamas du 7 octobre qui ont entraîné la mort d'au moins 1160 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Aucune résolution adoptée par le Conseil ou l'Assemblée général de l'ONU depuis le 7 octobre n'a condamné spécifiquement le Hamas, une absence systématiquement fustigée par Israël. (ats/jch)