International
grève

En Argentine, deuxième grève générale pour un Milei imperturbable

En Argentine, deuxième grève générale pour un Milei imperturbable

Image
Keystone
L'Argentine vivra jeudi sa deuxième grève générale en cinq mois sur fond de contestation populaire. Face à cette situation, le président ultralibéral Javier Milei maintient son programme d'austérité, aux premiers résultats ambivalents.
09.05.2024, 10:26

Ni trains, ni bus, ni métro durant 24 heures: la capitale Buenos Aires devrait sonner creux jeudi, sans une grande partie des trois millions de personnes qui y transitent chaque jour, la majorité en transports en commun. Quelque 400 vols seront annulés, affectant 70 000 passagers, selon l'Association latinoaméricaine du transport aérien.

La grève «contre un ajustement brutal, en défense du droit du travail, syndical, et à un salaire digne», lancée par plusieurs syndicats dont la puissante CGT péroniste, s'annonce suivie. Bien plus que celle du 24 janvier (12 heures seulement), un semi-échec raillé par le gouvernement comme la grève «la plus rapide de l'histoire» car annoncée en décembre, 18 jours après l'investiture de Milei.

Cette fois encore, la présidence dénonce une grève «strictement politique» et des syndicats «battant des records de rapidité et du nombre de grèves», face à un gouvernement «à peine entré en fonction». Syndicats qui vont «à l'encontre de ce que les gens ont voté il y a cinq mois».

L'impact politique pourtant, pourrait être moindre que les grandes marches pour la défense de l'université du 24 avril (un million de manifestants à travers le pays), plus forte mobilisation hostile à Milei à ce jour.

Noyaux de soutien

Malgré une légère inflexion en avril, plusieurs sondages récents voient Milei osciller entre 45 et 50% d'image positive – il avait été élu avec 56%. Une forme de stabilité spectaculaire pour un gouvernant qui a infligé en peu de mois, entre dévaluation, prix libérés, dépenses et aides publiques «tronçonnées», «l'ajustement le plus grand de l'histoire de l'humanité», comme l'anarcho-capitaliste aime à rappeler.

En plus, le corrosif Milei, «sans pour autant changer sa personnalité et son discours agressif», est en train de vivre «un apprentissage politique», considère Rosendo Fraga, politologue de l'Académie des sciences morales et politiques.

À ce titre, l'adoption fin avril (du moins à la Chambre basse) de son train de réformes dérégulatrices, un projet amendé, rétréci, raboté, est «importante»: elle montre un Milei «plus flexible dans la pratique, assouplissant l'idéologie», et qui «peut articuler une coalition pour gouverner, malgré sa faible force» de 37 députés sur 257. (vz/ats)

L'émission «Des chiffres et des lettres» s'arrête
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
As-tu quelque chose à nous dire ?
As-tu une remarque pertinente ou as-tu découvert une erreur ? Tu peux volontiers nous transmettre ton message via le formulaire.
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Ils vivent dans des maisons contaminées: «Comme le 11-Septembre»
Neuf mois après les incendies qui ont ravagé Los Angeles, des habitants découvrent que leurs maisons sont contaminées par des substances toxiques, parfois cancérigènes. Entre coûts exorbitants et assurances réticentes, beaucoup craignent de ne jamais pouvoir regagner leur foyer.
Neuf mois après les incendies de Los Angeles, Karen Girard ne peut toujours pas réemménager chez elle. La fumée a imprégné les murs, le parquet et les meubles d’un cocktail toxique qui l’oblige à porter un masque chaque fois qu’elle y pénètre. Sa maison est infestée de métaux lourds, notamment du plomb, de l’arsenic ou du zinc, et de substances volatiles toxiques, parfois cancérigènes, comme du cyanure et du furfural.
L’article