«Le fond du baril est désormais visible», a averti l'amiral Rob Bauer, le plus haut responsable militaire de l'Otan, au sujet des armes fournies à l'Ukraine. Sous-entendu: les puissances militaires occidentales seront bientôt à court de munitions pour permettre à Kiev de se défendre contre l'invasion à grande échelle menée par la Russie.
Ces déclarations, relayées notamment par la BBC, ont été tenues dans le cadre du Forum sur la sécurité de Varsovie, qui a lieu ce mardi 3 et mercredi 4 octobre.
Comment expliquer cette pénurie qui guette les stocks? C'est simple: selon Rob Baurer, les pays de l'Otan ont commencé leurs livraisons d'armes à l'Ukraine alors que leurs propres entrepôts de munitions étaient déjà à moitié pleins, voire presque vides.
En cause: l'économie «juste à temps, juste assez» développée par les puissances militaires ces 30 dernières années ne permet pas d'armer un pays dans un contexte de guerre comme celui auquel fait face l'Ukraine depuis février 2022, explique la BBC.
Dès à présent, les gouvernements et les fabricants de matériel de défense devraient accélérer leur production «à un rythme beaucoup plus rapide», exige le responsable militaire de l'Otan.
James Heappey, le ministre britannique de la Défense, exhorte quant à lui les alliés de l'Otan à consacrer, comme prévu, 2% de leur richesse nationale à la défense. Et de déclarer:
Selon lui, il faut continuer à reconstituer les stocks. Pour rappel, depuis le début de la guerre, le Royaume-Uni a donné plus de 300 000 obus d'artilleries à l'Ukraine. D'ici la fin de l'année, il promet d'en fournir des dizaines de milliers supplémentaires.
Kiev est fortement dépendante des Etats-Unis pour la livraison d'armes. A tel point que les alliés occidentaux s'inquiètent de la possible élection de Donald Trump à la tête du pays, avec comme conséquence des coupes budgétaires dans l'approvisionnement à l'Ukraine.
A ce sujet, Le Parisien rappelle en effet que les élus trumpistes – qui pèsent fortement dans les négociations budgétaires – pourraient couper cet important financement. Si un tel scénario se produit, l'aide américaine pourra toutefois perdurer encore quelques mois.
(ag)