Depuis plus de deux ans, l'armée russe se bat contre l'Ukraine. Des milliers de militaires russes sont tombés sur le champ de bataille et le Kremlin n'a de cesse de chercher des solutions pour regarnir ses rangs avec des troupes fraîches. Le président russe Vladimir Poutine souhaiterait, par exemple, relever la limite d'âge des officiers de 50 à 70 ans. Les services de renseignement du ministère britannique de la Défense indiquaient, en outre, récemment qu'il était également prévu de relever la limite d'âge des simples soldats.
Mais ce n'est que l'une des options. Poutine a également recours à des recrues venues de l'étranger et les trafiquants d'êtres humains en profitent. Dans des pays où règne parfois une grande pauvreté, ils recrutent des hommes en leur promettant un salaire mensuel fixe. On ne leur dit pas toujours qu'ils doivent partir à la guerre pour cela.
Selon la chaîne britannique BBC, qui se réfère au Central Bureau of Investigation (CBI), un réseau de trafiquants d'êtres humains qui s'étendait sur plusieurs Etats a été découvert récemment en Inde. Environ 35 personnes auraient été victimes de ce réseau.
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L'ambassade d'Inde à Moscou a confirmé la mort d'un de ses citoyens qui avait été recruté par l'armée russe pour participer, dans le camp russe, à la guerre contre l'Ukraine. L'ambassade est en contact avec la famille du défunt, Mohammed Asfan, âgé de 30 ans, et les autorités russes, a-t-elle annoncé. Quelques jours auparavant, un parent de l'homme avait déclaré à l'agence de presse AFP qu'Asfan avait été attiré en Russie sous de faux prétextes, puis envoyé au front en Ukraine.
Le problème est connu depuis longtemps en Inde. Selon la CBI, les trafiquants d'êtres humains attireraient en Inde des jeunes «crédules» via les médias sociaux, comme YouTube. Dans des messages, ils leur promettent ainsi des «emplois lucratifs» s'ils se rendent en Russie. Selon la CBI, ils seraient ensuite formés «contre leur gré» pour la guerre et envoyés sur le front en Ukraine.
Plusieurs témoignages corroborent cette situation. Un Indien témoigne, à la BBC, avoir, lui aussi, été attiré en Russie par une chaîne YouTube. On lui promettait un salaire mensuel de 150 000 roupies (1658 euros). Il assure:
On ne sait pas combien de citoyens indiens ont subi ce sort. Mais le nombre pourrait être énorme si l'on regarde dans d'autres pays. Comme le montre une enquête de la chaîne américaine CNN, plus de 15 000 personnes ont été attirées du Népal vers la guerre contre l'Ukraine. On leur aurait promis un salaire mensuel de 2000 dollars américains (environ 1850 euros) et un processus accéléré pour obtenir un passeport russe.
Le ministère indien des Affaires étrangères n'a pas fourni d'informations plus précises. Il a toutefois reconnu que «certains ressortissants indiens s'étaient portés volontaires pour des missions de soutien auprès de l'armée russe». Des discussions sont en cours afin d'établir un contact avec les personnes concernées et de les faire rentrer. Le ministère a également exhorté les citoyens à:
Traduit de l’allemand par Lara Lack