L'armée syrienne est engagée dans de violents combats jeudi autour de Hama, ville stratégique du centre de la Syrie, tentant de stopper la progression des islamistes radicaux après une offensive fulgurante dans le nord du pays, selon une ONG.
En l'espace d'une semaine, et à la surprise générale, les rebelles emmenés par les islamistes extrémistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) se sont emparés de la majeure partie d'Alep, deuxième ville du pays, poursuivant leur lancée vers Hama.
Hama est une ville stratégique pour le régime de Bachar al-Assad car elle commande la route vers la capitale Damas, située à environ 200 km plus au sud.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état de violents affrontements pendant la nuit dans la région de Jabal Zein al-Abidine, à environ cinq km au nord de Hama. Le directeur de cette ONG, Rami Abdel Rahmane, a déclaré à l'AFP:
«Nous entendons des explosions et des bombardements sans arrêt depuis la nuit», décrit de son côté Maya, une étudiante universitaire de 22 ans jointe par téléphone à Hama, ajoutant que les rues autour de la maison familiale étaient vides. «Nous ne savons pas ce qui se passe à l'extérieur».
Mercredi soir, une source militaire, citée par les médias officiels syriens, a affirmé que «l'aviation russe et syrienne et les forces d'artillerie et de missiles (avaient) mené des frappes concentrées sur les (..) terroristes» dans les environs de Hama.
L'OSDH avait pour sa part indiqué mercredi soir que les rebelles encerclaient de «trois côtés» Hama, précisant qu'ils étaient à «trois à quatre kilomètres de la ville, après de violents affrontements», et que les forces gouvernementales n'avaient «plus qu'une seule sortie vers Homs au sud».
Les affrontements déclenchés depuis le début de l'offensive rebelle sont les premiers de cette ampleur depuis 2020 dans un pays meurtri par une guerre civile dévastatrice qui a fait un demi-million de morts depuis 2011, et l'a morcelé en plusieurs zones d'influence, avec des belligérants soutenus par différentes puissances étrangères.
La Russie et l'Iran, les principaux alliés de Damas, ainsi que la Turquie, un soutien majeur des rebelles, sont en «contact étroit» pour stabiliser la situation, a indiqué mercredi la diplomatie russe.
Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a lui mis en garde contre une résurgence du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, où cette formation jihadiste avait autoproclamé un «califat» en 2014, à cheval sur l'Irak, avant d'être défait plusieurs années plus tard.