Dans les faits, le processus de retrait est déjà en cours, selon des responsables américains en Afghanistan, et la date du 1er mai est avant tout symbolique. Il s'agissait de l'échéance choisie lors de l'accord signé en février 2020 à Doha, au Qatar, avec les talibans par l'ancienne administration de Donald Trump, actant ce retrait.
C'est également dans la nuit du 1er au 2 mai 2011 que les Américains sont parvenu à mettre la main et tuer Oussama Ben Laden, au terme d'une opération ultra secrète relatée par l'ancien chef de la CIA dans les médias.
Ces derniers jours, le ciel au-dessus de Kaboul et de la base aérienne toute proche de Bagram s'est plus souvent que d'ordinaire rempli d'hélicoptères américains, chargés de préparer ce grand départ, qui interviendra d'ici le 11 septembre, date du 20e anniversaire des attentats de 2001.
Le président Joe Biden avait confirmé mi-avril le départ des 2500 soldats encore présents en Afghanistan. «L'heure est venue de mettre fin à la plus longue guerre de l'Amérique», avait-il déclaré, estimant que l'objectif de l'intervention, qui était d'empêcher l'Afghanistan de servir à nouveau de base à des attaques contre son pays, avait été rempli.
L'annonce du départ des Américains n'a fait qu'exacerber la peur de nombreux Afghans, qui redoutent de voir les talibans revenir au pouvoir et imposer le même régime fondamentaliste que lorsqu'ils gouvernaient le pays, entre 1996 et 2001.
Parmi les autres réactions américaines à l'attaque sur les tours du World Trade Center, la création de la prison de Guantanamo, à Cuba, fait partie des plus décriées.
Joe Biden, comme Barack Obama avant lui, se sont tous les deux engagés à la faire fermer, sans succès jusqu'ici.
De graves exactions ont eu lieu sur des terroristes présumés, qui ont été enfermés et torturés pendant de nombreuses années, sans jamais n'être formellement inculpés de quoi que ce soit. L'horreur subie par ces hommes, qui a déclenché un scandale énorme à l'intérieur même des Etats-Unis, est magistralement racontée dans le film Le Mauritanien, bientôt disponible sur les écrans. Il s'agit de l'adaptation du livre Les carnets de Guantánamo signé Mohamedou Ould Slahi (interprété par Tahar Rahim, face notamment à Jodie Foster, Benedict Cumberbatch et Shailene Woodley), qui raconte le traitement inhumain dont il a été victime par l'armée et les services secrets américain, alors qu'il n'a jamais été officiellement accusé. Il a été libéré après 14 ans de réclusion, pour rien.
(ade/afp)