Trois soldats auraient été blessés par «une substance toxique inconnue», lors d'une attaque lundi, d'après le bataillon d'extrême droite Azov.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont déclaré examiner les informations selon lesquelles des armes chimiques auraient été utilisées par les forces russes à Marioupol. L'Occident s'est engagé à prendre des mesures fermes si la Russie devait employer de telles armes. Retour sur les faits👇
Lundi soir, le célèbre bataillon d'extrême droite Azov a annoncé sur son canal Telegram que la Russie avait utilisé du gaz toxique dans la ville portuaire ukrainienne de Marioupol.
Une substance inconnue aurait été larguée par un drone sur la ville, disputée depuis longtemps. Selon les informations d'Azov, les personnes touchées souffrent de difficultés respiratoires et de troubles moteurs.
D'après la BBC, un homme blessé a décrit une fumée blanche au «goût sucré» recouvrant une zone de l'usine après une explosion. Un autre a affirmé s'être senti incapable de respirer et s'être effondré avec une sensation de «jambes en coton».
Anton Gerashchenko, un conseiller du ministère ukrainien de l'Intérieur, accuse la Russie sur Twitter. «La Russie franchit ouvertement toutes les limites de l'humanité et l'annonce publiquement», déclare Gerashchenko. Lui aussi se réfère au canal Telegram d'Azov. En effet, la Russie avait menacé, peu avant, de lancer une telle attaque.
ATTENTION
— Anton Gerashchenko (@Gerashchenko_en) April 11, 2022
Chemical weapons are used against Ukrainian defenders in #Mariupol! russia openly crosses all boundaries of humanity and openly declares it, while Ukraine is still asking for heavy weapon #UkraineUnderAttack
Non, jusqu'à présent, aucune autre source n'a confirmé une attaque russe au gaz toxique dans la ville portuaire. La chaîne de télévision publique ukrainienne Suspilne a rapporté qu'elle s'efforçait d'obtenir une confirmation de l'armée ou des services secrets ukrainiens.
Des sources militaires estiment certes que la probabilité d'une attaque chimique russe est très élevée, mais aucune attaque de ce type n'a pu être prouvée jusqu'à présent.
Dans son allocution nocturne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est, lui aussi, gardé de toute accusation. Il ne peut ni confirmer ni infirmer une attaque russe au gaz toxique: «nous prenons cela très au sérieux», a-t-il déclaré.
Zelensky has not confirmed the Azov Battalion's chemical weapons accusations in Mariupol and is still treating a Russian chemical attack as a hypothetical
— Samuel Ramani (@SamRamani2) April 11, 2022
Même les experts militaires internationaux se tiennent jusqu'à présent en retrait. Selon la journaliste de CBS Olivia Gazis, des sources au Pentagone ne peuvent pas non plus confirmer une telle attaque:
Pentagon spox: "We are aware of social media reports which claim Russian forces deployed a potential chemical munition in Mariupol, Ukraine. We cannot confirm at this time and will continue to monitor the situation closely." (1/2)
— Olivia Gazis (@Olivia_Gazis) April 11, 2022
La Russie n'a fait aucun commentaire sur les accusations d'Azov. Peu avant l'attaque présumée, un porte-parole du commandement militaire de Donetsk avait toutefois menacé d'une attaque au gaz toxique lors d'une interview télévisée.
En cas d'assaut contre les fortifications souterraines de Marioupol, il fallait s'attendre à trop de pertes, c'est pourquoi il fallait «se tourner vers les troupes chimiques.»
Les ministères des Affaires étrangères de divers pays occidentaux enquêtent désormais sur ces accusations. Si la nouvelle se confirme, l'UE et les Etats-Unis pourraient décider de nouvelles sanctions contre la Russie et de mesures de soutien à l'Ukraine. La Russie devrait alors répondre de l'utilisation d'agents de guerre proscrits. (leo/ari)