«L'attaque iranienne a été déjouée (...). Nous avons intercepté 99% des tirs vers Israël», a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari dans une allocution télévisée, après une attaque massive menée par l'Iran au cours de laquelle ce dernier a lancé plus de 200 drones et missiles vers Israël. L'offensive intervient en réponse à une frappe contre le consulat iranien à Damas.
Aucun drone ni missile «n'a pénétré le territoire d'Israël» tandis que seuls quelques missiles balistiques «sont entrés et ont touché légèrement la base de Nevatim», a-t-il poursuivi. «La base est toujours en activité et les pistes sont utilisées pour des atterrissages et des décollages.»
Il s'agit de la première opération directe jamais menée par la République islamique contre le territoire israélien. Dans le même temps, les alliés de l'Iran, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis ont mené des attaques anti-israéliennes, le premier en tirant deux salves de roquettes en quelques heures sur le Golan occupé par Israël, et les seconds en lançant des drones en direction du territoire israélien.
Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité est prévue dimanche, après que le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné «une grave escalade». Dimanche également, les dirigeants du G7 seront convoqués afin de coordonner une «réponse diplomatique unie» à l'attaque iranienne «éhontée», a annoncé le président américain Jo Biden, dans un communiqué.
Peu avant 2h00 dimanche matin (01h00 en Suisse), une série de détonations a figé Jérusalem. Le ciel s'est piqué de lumières rouges et jaunes filmées par l'AFP, et par de nombreux habitants qui ont partagé les images sur les réseaux sociaux.
Des images saisissantes de projectiles frôlant l'emblématique coupole dorée du dôme du rocher, sur l'un sites les plus saints de l'Islam, au coeur de la vieille ville, font le tour des plateformes. Les sirènes d'alerte ont retenti à Jérusalem, selon des journalistes de l'AFP, ainsi que dans la région du Néguev et dans le nord du pays. Une heure environ après l'annonce du lancement de l'opération, baptisée «Promesse honnête», l'agence iranienne Irna a indiqué qu'«une première vague de missiles balistiques» avait été lancée «en profondeur» du territoire israélien.
«L'armée de l'air des Gardiens de la révolution a tiré des dizaines de missiles et de drones sur des cibles spécifiques», selon la télévision d'Etat citant l'armée idéologique de l'Iran. En annonçant l'attaque iranienne peu après 23h00 samedi (22h00 en Suisse), le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari a affirmé: «nous surveillons de près les drones tueurs envoyés par l'Iran et en route vers Israël». Il a dénoncé comme une «escalade dangereuse» cette «attaque directe lancée depuis le sol iranien». D'autres «vagues de drones» sont possibles, a prévenu un responsable militaire.
Juste après le début de l'opération, le compte X du guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a publié un message affirmant: «le régime diabolique va être puni».
La Jordanie et le Liban, voisins d'Israël, ont annoncé la fermeture de leur espace aérien, de même que l'Irak, frontalier de l'Iran. Egalement voisine d'Israël, l'Egypte a annoncé la mise en état d'alerte maximal de ses défenses aériennes et mis en garde contre un «risque d'expansion régionale du conflit».
L'Arabie Saoudite a pour sa part appelé toutes les parties à «la plus grande retenue». Le gouvernement britannique a déclaré qu'il envoyait des avions de combat supplémentaires au Proche-Orient et qu'il intercepterait «toute attaque aérienne (...) si nécessaire». (vz/ats/afp)