
Une spécialiste travaille dans le hall d'exploitation du Centre russe de cybersécurité à Moscou, en Russie.Image: sda
Ce constat a été fait par plusieurs chefs européens de forces militaires de cyberdéfense lors d'une conférence sur la cybersécurité à Lille, en France.
09.06.2022, 05:0909.06.2022, 12:10
Les Russes se seraient montrés bien moins efficaces qu'attendus dans l'emploi de capacités de combat numérique lors de leur offensive contre l'Ukraine.
«Nous étions assez sûrs qu'il y aurait un cyber Pearl Harbor» pour accompagner l'offensive terrestre. Mais l'Ukraine était préparée, et a résisté aux attaques (cyber) de la Russie. Donc la leçon numéro 1 de la guerre, c'est qu'il est possible de se préparer pour un conflit cyber.»
Le général Karol Molenda, le commandant des forces polonaises de cyberdéfense
Russie pas bonne en défense
Par ailleurs, la Russie est «forte pour attaquer, mais n'est pas si bonne en défense», a relevé le général, en évoquant les multiples cyber-attaques qui ont touché le pays, venues notamment de groupes de pirates indépendants.
Mais «nous devons nous rappeler» que la Russie a de fortes capacités en «action psychologique et informationnelle», qu'elle pourrait mettre en œuvre contre les pays occidentaux, en particulier après les nouvelles sanctions, a-t-il averti.
Attaques pas bien planifiées
Le colonel Romualdas Petkevicius, du centre national de cybersécurité lituanien, a estimé que de toute évidence, «les Russes n'étaient pas prêts à faire une guerre coordonnée sur le plan physique et sur le plan cyber»:
«Il y a actuellement des attaques cyber partout en Ukraine, mais je ne pense pas qu'elles soient très bien planifiées. Peut-être qu'ils n'ont pas réussi à organiser cela comme ils le souhaitaient», et que leurs capacités ne sont pas aussi fortes qu'on ne l'imagine.»
De son côté, le général Didier Tisseyre, le chef des forces françaises dans le domaine (Comcyber), a fait le même constat d'une déconnexion entre attaques informatiques et offensive militaire sur le terrain.
Pirates indépendants
Mais l'analyse du conflit est d'autant plus compliquée que des groupes de pirates indépendants sont entrés dans la bataille, tandis que des entreprises comme Microsoft ou Starlink volaient également au secours de l'Ukraine, a-t-il également souligné.
Selon lui, «la conflictualité dans le cyberespace» aujourd'hui, c'est comme une coupe du monde de rugby «où toutes les équipes sont sur le terrain sans leur maillot distinctif. Le public est sur le terrain aussi, et là il faut empêcher que les essais soient marqués...» (ats/jch)
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Video: watson
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