Le puissant séisme, qui a frappé Haïti samedi, a fait près de 1400 morts et 7000 blessés, selon le dernier bilan. Il laisse des milliers de personnes sans abri dans le sud-ouest du pays. Les recherches de proches disparus ou bloqués sous les décombres se poursuivent.
Tout en subissant les répliques du tremblement de terre de magnitude 7,2, les habitants et les secours s'affairaient, avec des moyens limités pour retrouver des survivants. Engins lourds, camions et tractopelles s'activaient pour déplacer des dalles de béton des bâtiments effondrés près de l'épicentre du séisme.
Je viens de survoler, à basse altitude, la ville des #Cayes pour prendre connaissance de l’étendue des dégâts en vue de mieux canaliser les interventions d’urgence.#Haïti pic.twitter.com/EHd0geT3N3 pic.twitter.com/amWqXbGUVt
— Dr Ariel Henry (@Dr_ArielHenry) August 15, 2021
Les efforts des secours pour aider les victimes pourraient cependant être entravés à l'approche de la dépression tropicale Grace, qui s'est abattue sur l'île dans la nuit de lundi à mardi, rapporte Associated Press.
Du personnel et des médicaments ont déjà été acheminés par le ministère de la Santé vers le sud-ouest, mais la logistique d'urgence est aussi mise en péril par l'insécurité qui mine Haïti depuis des mois.
Sur un peu plus de deux kilomètres, l'unique route reliant la capitale à la moitié sud du pays traverse le quartier pauvre de Martissant sous contrôle des gangs armés depuis le début juin, empêchant la libre circulation.
Les rares hôpitaux existant dans les régions affectées peinent à fournir les soins d'urgence. Installés sur des bancs, recroquevillés sur des chaises ou allongés à même le sol sur des draps, des blessés attendaient dimanche d'être pris en charge à l'hôpital de la ville côtière des Cayes, a constaté l'Agence France-presse (AFP).
De nombreux pays, notamment les Etats-Unis, la République dominicaine, le Mexique, ou encore l'Equateur ont d'ores et déjà offert leur assistance avec l'envoi de personnel, de rations d'urgence et d'équipements médicaux.
«Nous voulons donner une réponse plus adaptée qu'en 2010, après le tremblement de terre. Toutes les aides venant de l'extérieur doivent être coordonnées par la direction de la protection civile», a exigé le chef du gouvernement, tout en appelant ses concitoyens à «l'unité nationale».
«Oublions nos querelles», a plaidé Ariel Henry qui dirige le pays le plus pauvre des Amériques, en pleine crise depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet. Le séisme du 12 janvier 2010 qui avait ravagé la capitale et plusieurs villes de province est encore dans toutes les mémoires.
Plus de 200 000 personnes avaient été tuées et plus de 300 000 autres avaient été blessées lors de la catastrophe, tandis que plus d'1,5 million d'Haïtiens s'étaient retrouvés sans logis. Les efforts du pays pour se relever de cette catastrophe avaient été ralentis par la forte instabilité politique. (ats/jah/asi)