«Il y a plusieurs points essentiels sur lesquels nous n'avons toujours pas d'accord, y compris sur l'intelligence artificielle», a fait savoir sur le réseau social X (anciennement Twitter) le syndicat SAG-AFTRA, qui représente 160 000 acteurs, danseurs, cascadeurs et autres professionnels du petit et grand écran.
Malgré la fin de la grève des scénaristes en septembre, plusieurs rounds de négociations entre acteurs et studios ont eu lieu, lors desquels le fossé entre les deux parties s'est réduit, sans pour autant parvenir à un compromis.
Samedi, les studios ont annoncé transmettre leur «dernière, meilleure et ultime» offre au syndicat. Cette proposition prévoit une prime de rediffusion largement revue à la hausse pour les acteurs jouant dans séries ou films qui font un carton sur les plateformes de streaming, ainsi qu'une forte augmentation des salaires minimaux et des garde-fous pour encadrer l'usage de l'intelligence artificielle, selon le magazine spécialisé Variety.
Mais le jargon juridique autour de la question de l'IA est particulièrement scruté par le syndicat, qui nourrit visiblement encore des divergences avec le patronat. Les acteurs, entrés en grève à la mi-juillet, craignent que les studios n'utilisent cette technique pour cloner leur voix et leur image, afin de les réutiliser à perpétuité sans compensation ni consentement.
La pression à Hollywood pour trouver une issue à ce mouvement social s'est accentuée ces dernières semaines, car la grève coûte des milliards de dollars au secteur et à l'économie californienne.
Les acteurs sans tournage ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts et les studios accusent des trous béants dans leurs calendriers de sortie pour l'année prochaine et au-delà. Des productions majeures, comme le second volet de la saga Dune ou la série Stranger Things, ont déjà été reportées.
Ces dernières semaines, les PDG de Disney, Netflix, Warner Bros et Universal se sont donc directement impliqués dans les pourparlers pour sortir de l'impasse et reprendre le travail au plus vite. «Nous sommes à la table des négociations et nous travaillons très dur pour y parvenir», a déclaré à l'AFP le patron de Netflix Ted Sarandos, en assurant qu'un accord semblait «très proche».
«Notre objectif est de remettre les gens au travail. C'est un fardeau énorme pour tout le monde dans cette ville», a poursuivi Ted Sarandos. «Nous essayons vraiment de faire avancer les choses.»Hollywood n'avait plus connu une grève simultanée des scénaristes et des acteurs depuis 1960. (mbr/ats)