La Hongrie, qui prend début juillet la présidence tournante de l'UE, a dévoilé mardi les grandes lignes de son programme, flanqué d'un slogan trumpien: «Make Europe Great Again».
«Notre devise renvoie à l'idée d'une présidence active et de terrain, au fait que nous sommes plus forts ensemble, dans le respect de notre identité», a déclaré le ministre des Affaires européennes Janos Boka, lors d'une conférence de presse à Budapest.
Interrogé sur les liens avec le mouvement MAGA («Make America Great Again») de l'ancien président américain, il a répondu par une boutade. «A ma connaissance, Donald Trump n'a jamais voulu rendre l'Europe forte», a-t-il plaisanté.
Le premier ministre nationaliste Viktor Orban, qui a encore rendu visite en mars à son «ami» milliardaire, est un fervent soutien du candidat républicain et espère son retour à la Maison Blanche à l'issue de l'élection présidentielle de novembre.
Outre ce slogan, le pays d'Europe centrale de 9,6 millions d'habitants a défini sept priorités, comme renforcer la compétitivité du bloc ou encore lutter contre l'immigration illégale, l'un des chevaux de bataille du gouvernement nationaliste.
La Hongrie avait auparavant exercé la présidence tournante au premier semestre 2011. Viktor Orban était déjà au pouvoir, mais depuis les relations avec Bruxelles se sont encore tendues et les différends sont nombreux.
La perspective de voir le dirigeant aux manettes suscite le malaise de plusieurs Etats membres, en raison des dérives antidémocratiques de Budapest et de ses liens avec le Kremlin.
La Hongrie est en conflit avec Bruxelles pour des manquements en matière de lutte contre la corruption et d'indépendance des médias. Et l'UE a suspendu en réponse des milliards d'euros de fonds européens qui devaient être versés à ce pays.
Sur les 41 pages du programme, près d'un quart est consacré aux relations entre l'UE et la Suisse. Les deux parties sont des partenaires politiques et économiques importants, avec des relations commerciales transfrontalières fortes et une coopération importante en matière de recherche et d'innovation, peut-on y lire.
Actuellement, la Suisse et l'UE négocient un accord visant à redéfinir leurs relations communes. Les discussions se basent sur ce que l'on appelle un Common Understanding (accord commun), adopté par les deux parties.
Du point de vue de la présidence hongroise, les discussions contribuent au renforcement, à la modernisation et au développement des relations bilatérales. La Hongrie se dit prête, dans son programme, à accompagner la nouvelle phase des relations entre la Suisse et l'UE.
En outre, depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, Orban refuse d'aider Kiev militairement, blâme la politique de sanctions contre Moscou et ne cesse de fustiger Bruxelles, accusé de vouloir entraîner l'Europe dans une «conflagration mondiale».
Le Conseil de l'UE, au sein duquel les ministres des Etats membres débattent de la législation européenne, est présidé à tour de rôle pour six mois par chacun des 27 pays du bloc, qui donnent alors l'impulsion.
Le traité sur l'UE, qui établit le principe de «rotation égale» entre Etats membres pour cette présidence, ne prévoit pas d'exception à la règle. (jch/ats)