Le président ukrainien s'exprimait par lien vidéo lors d'une conférence marquant le 50e anniversaire de l'Acte final d'Helsinki, accord historique signé entre les blocs de l'Est et de l'Ouest en 1975 et garantissant l'inviolabilité des frontières, un principe bafoué par l'invasion russe de l'Ukraine:
«Mais si le monde ne vise pas un changement de régime en Russie, cela signifie que même après la fin de la guerre, Moscou continuera à tenter de déstabiliser les pays voisins» a-t-il aussi affirmé.
Pour parvenir à ses fins, le président ukrainien a plaidé pour une confiscation des avoirs russes: «Je suis reconnaissant envers tous ceux qui appliquent des sanctions contre la Russie et en préparent de nouvelles» a-t-il assuré.
D'autres invités de premier plan, tel le chef de l'ONU Antonio Guterres, se sont exprimés lors de cette conférence inaugurée par Elina Valtonen, présidente en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et ministre finlandaise des Affaires étrangères. La Russie est également représentée, mais n'enverra pas de représentant de haut niveau à la réunion, a fait savoir la semaine dernière la porte-parole de sa diplomatie, Maria Zakharova.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Volker Türk est également sur place.
Le 1er août 1975, les blocs de l'Est et de l'Ouest avaient signé l'Acte final d'Helsinki. Cet accord historique entre 35 Etats, dont l'Union soviétique et les Etats-Unis, avait conduit à la création de l'OSCE qui réunit aujourd'hui 57 pays. Parmi les principes clés inscrits dans l'Acte final d'Helsinki figurent la souveraineté des Etats, le non-recours à la menace ou à l'emploi de la force et l'inviolabilité des frontières.
Des engagements remis en cause par l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie en février 2022, qui a provoqué la plus grave crise de l'histoire de l'OSCE.
«Je suis certain que le jour viendra où l'Ukraine vivra en paix (...), un temps où la Russie sera contrainte de reconnaître ses véritables frontières. Ce jour viendra, parce que l'Europe reste unie», a conclu Volodymyr Zelensky. Kiev réclame en vain l'exclusion de la Russie de l'OSCE. En juillet 2024, Moscou a annoncé suspendre sa participation à l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, mais le pays apparaît toujours comme Etat membre sur le site officiel de l'organisation.
La Finlande a fermé sa frontière de 1 340 km avec la Russie en décembre 2023 après l'arrivée d'environ 1 000 migrants sans visa, délibérément orchestrée par Moscou pour déstabiliser son voisin, selon Helsinki. Le Kremlin a démenti. Une clôture frontalière de 200 kilomètres est en construction le long de cette frontière et devrait être en place en 2026.
(Avec la collaboration de Nioucha Zakavati, afp)