Des tireurs ont ouvert le feu mardi sur un groupe de touristes dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, tuant 26 hommes, soit l'attaque la plus meurtrière visant des civils s'étend depuis 2000 dans ce territoire himalayen.
On fait le point sur cette attaque, son auteur présumé et les réactions de l'Inde et du Pakistan.
Mardi après-midi, des touristes profitaient d'un vaste espace vert situé près de Pahalgam, une ville touristique située dans les contreforts de l'Himalaya, quand au moins trois hommes armés ont surgi de la forêt avoisinante.
Des témoins ont raconté à l'AFP que les assaillants avaient commencé par séparer les hommes des femmes et des enfants, avant de les exécuter à bout portant. Les 26 personnes tuées étaient toutes des ressortissants indiens, à l'exception d'un touriste originaire du Népal voisin.
Plusieurs survivants ont raconté aux journalistes que les assaillants avaient demandé aux hommes de réciter l'appel à la prière des musulmans. Ceux qui n'ont pas réussi ont été exécutés sur place.
Parmi les victimes figure un guide musulman de la région qui propose des balades en poney.
Selon les médias, le front de la résistance (TRF) aurait revendiqué cette attaque. Des analystes indiens estiment qu'il est lié au groupe islamique Lashkar-e-Taiba (armée des pieux) basé au Pakistan et Lashkar-e-Taiba (LeT), basé au Pakistan et classé comme organisation terroriste par les Nations unies.
Selon une analyse du groupe de réflexion Observer Research Foundation, le TRF est «un écran de fumée et une émanation du LeT» qui a émergé en 2019 lorsque l'Inde a révoqué la semi-autonomie constitutionnelle de la région et que des milliers d'opposants politiques ont été arrêtés.
L'Inde a classé le TRF, accusé d'avoir mené des attaques contre des civils, comme organisation terroriste en 2023 par l'Inde.
La police indienne a publié jeudi les portraits-robots de trois hommes qu'elle pense être les auteurs de cette tuerie - deux ressortissants pakistanais et un Indien - tous membres du LeT, selon elle.
Sans mettre formellement en cause le Pakistan, le Premier ministre indien Narendra Modi a promis jeudi de traquer «jusqu'au bout de la terre» les auteurs de cette attaque et leurs complices. New Delhi accuse régulièrement Islamabad de «terrorisme transfrontalier», ce que le Pakistan nie.
Les autorités indiennes n'ont pas tardé à annoncer des mesures contre le Pakistan, annonçant dès mercredi la suspension d'un traité sur le partage des eaux du fleuve Indus, la fermeture de principal poste-frontière terrestre entre les deux pays et le rappel de nombreux diplomates.
Jeudi, le ministère indien des Affaires étrangères a annoncé la «suspension à effet immédiat» de la délivrance des visas aux Pakistanais et l'annulation de tous ceux en cours d'ici au 29 avril.
Quasi simultanément, le Pakistan a annoncé fermer sa frontière et son espace aérien à New Delhi, tout en désignant persona non grata plusieurs diplomates indiens et en annulant les visas de ressortissants indiens.
Le fait que des touristes visés ont été visés pourrait porter un sérieux coup au secteur du tourisme, vital à l'économie de ce territoire himalayen qui offre une incroyable diversité de paysages: des grandes forêts de conifères aux neiges éternelles à d'immenses lacs.
Selon New Delhi, 3,5 millions de touristes ont visité le Cachemire en 2024, en majorité des Indiens, qui y voyaient le symbole d'un «retour à la normalité et à la paix» après une vaste répression.
Pahalgam et d'autres destinations très prisés des Indiens, qui veulent échapper à la chaleur accablante qui frappe le reste du pays, ont fait partie d'annulations massives.