Selon le dernier bilan des autorités pakistanaises, 1033 personnes ont été tuées par des pluies torrentielles dans le pays, dont 119 ces dernières 24 heures.
Plus de 33 millions de personnes, soit un Pakistanais sur sept, ont été touchées par ces intempéries et près d'un million de maisons ont été détruites ou gravement endommagées, selon le gouvernement. Des dizaines de milliers d'habitants des zones rurales ont notamment trouvé refuge sur les routes surélevées et les lignes de chemin de fer.
«L'Indus est en pleine crue», a précisé le responsable de l'imposant barrage datant de l'époque coloniale. Alimenté par des dizaines de rivières et de ruisseaux de montagne sortis de leur lit à la suite de pluies record et de la fonte des glaciers, le fleuve qui traverse la province du Sindh dans le sud du pays ne cesse de grossir.
Les responsables pakistanais attribuent ces intempéries dévastatrices au changement climatique. Ils affirment que le pays subit les conséquences de pratiques environnementales irresponsables ailleurs dans le monde.
En effet, le pays est particulièrement vulnérable au dérèglement climatique. Il figure en huitième position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l'ONG Germanwatch. Pourtant, les habitants ont aussi leur part de responsabilité.
Dans cette région, destination touristique populaire pour ses montagnes accidentées, de nombreuses rivières sont sorties de leur lit, démolissant sur leur passage des dizaines de bâtiments, dont un hôtel de 150 chambres qui s'est effondré dans un torrent déchaîné.
Vendredi, le gouvernement a déclaré l'état d'urgence et mobilisé l'armée pour faire face à cette «catastrophe d'une rare ampleur», selon les termes de la ministre du Changement climatique, Sherry Rehman.
Ces inondations surviennent au pire moment pour le Pakistan, dont l'économie s'effondre et qui connaît une profonde crise politique depuis l'éviction du Premier ministre Imran Khan en avril, à la suite d'une motion de censure à l'Assemblée nationale.
Dans le nord du Pakistan, des milliers de personnes vivant près de rivières en crue ont reçu l'ordre samedi d'évacuer leurs habitations. Des hélicoptères et des sauveteurs continuaient toutefois dimanche de mettre à l'abri les retardataires. (ats/sia)