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Port du foulard en Iran: voici ce que les femmes risquent de subir

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Des femmes fuient la police anti-émeute à Téhéran, en Iran, lors d'une manifestation contre la mort de Mahsa Amini, décédée en septembre 2022.Image: keystone

Voici la nouvelle «stratégie» de l'Iran pour forcer les femmes à porter le voile

Après les manifestations, cette obligation semblait appartenir au passé. Pourtant, malgré les signaux de conciliation envoyés par le gouvernement, les Iraniennes devront continuer à porter le foulard sous peine de sanctions.
04.04.2023, 06:0404.04.2023, 08:49
Michael Wrase / ch media
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Avec une «nouvelle stratégie» approuvée par le guide de la révolution Ali Khamenei, le régime iranien veut appliquer de manière stricte l'obligation du port du foulard. La punition physique des femmes qui se déplacent «à visage découvert» en public est toutefois supprimée. A la place, des «sanctions financières et administratives» seront appliquées dès maintenant.

Plusieurs milliers de francs d'amende

Le nouveau «Masterplan» prévoit des amendes d'un montant équivalent à 55 000 francs suisses pour celles qui enfreignent l'obligation de porter le voile. Les femmes «récalcitrantes» peuvent également se voir retirer leur permis de conduire, annuler leur passeport et bloquer leur accès à Internet ainsi qu'à leurs comptes bancaires. En cas d'infractions répétées, la perte de l'emploi et le bannissement de l'Iran sont aussi possibles.

Afin d'éviter les altercations physiques avec les «fautives» présumées, des caméras de surveillance seront utilisées à l'avenir. Grâce à elles, le régime veut repérer et identifier les femmes qui ne portent pas leur voile dans les lieux publics, les parcs ou les centres commerciaux.

Des sanctions «beaucoup plus douloureuses»

Les commentateurs proches du régime célèbrent déjà la «nouvelle stratégie» comme une «manœuvre intelligente». En renonçant à la violence, les manifestations nationales, qui ne sont plus seulement dirigées contre l'obligation de porter le foulard, mais contre le régime lui-même, ne devraient pas s'enflammer davantage. Néanmoins, les nouvelles mesures seraient probablement «beaucoup plus douloureuses pour les personnes concernées».

Les propriétaires de magasins et les exploitants de centres commerciaux doivent dès à présent contribuer à l'application des règles sur le port du voile. Ils sont responsables de la «mise en œuvre des nouvelles dispositions». On attend apparemment d'eux qu'ils installent des caméras vidéo et qu'ils fournissent les enregistrements.

Cette nouvelle stratégie a pour origine les protestations toujours en cours contre les mesures de répression du régime de Téhéran. Celles-ci ont été déclenchées par la mort de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans, en septembre dernier. La jeune femme est décédée quelques jours après avoir été arrêtée par la police des mœurs dans la capitale Téhéran pour avoir enfreint le code vestimentaire islamique.

Les activistes sont convaincus que Mahsa a été torturé par la police. Afin de démanteler le mouvement de protestation, la police a fait preuve de brutalité pendant des mois. Au moins 17 condamnations à mort ont été prononcées jusqu'à présent. Six jeunes Iraniens ont été exécutés. Au cours des six derniers mois, plus de 100 Iraniens ont perdu la vie lors des manifestations.

Une stratégie qui ne «servira à rien»

Les représentants du mouvement de protestation iranien sont d'avis que la nouvelle stratégie du régime pour imposer le port du foulard «ne servira à rien». Les femmes ne se laisseront pas intimider par le nouveau catalogue de sanctions.

En réalité, le nombre de femmes iraniennes qui se déplacent en public sans foulard a augmenté de manière spectaculaire depuis le début des protestations en septembre 2022. Dans les quartiers occidentalisés du nord de Téhéran, les femmes portant le foulard sont désormais en minorité. Dans tout le pays, dans les parcs, la plupart des Iraniennes renoncent à ce voile gênant ou se contentent d'attacher leur foulard de manière peu serrée à l'arrière de leur tête. (aargauerzeitung.ch)

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