La répression pour faire taire la révolte est à son apogée en Iran. Alors que les manifestations continuent suite au décès de Mahsa Amini le 16 septembre dernier, des médias locaux rapportent que les forces de l'ordre de Téhéran ont eu, samedi 1er octobre, recours à la violence contre des étudiants.
Le campus de l'université Sharif, au cœur de la capitale iranienne, a été bouclé par la police après les manifestations de lundi soir. Selon le portail d'information iranien Emtedad, plusieurs professeurs de l'université ont également été battus.
Des enregistrements vidéos dont la source n'a pas toujours pu être vérifiée montrent la police iranienne n'hésitant pas à frapper les manifestants à plusieurs et sans ménagement.
Regardez bien cette vidéo jusqu’à la dernière seconde pour comprendre la violence de la répression ce soir aux abords de l’université de technologie de Sharif à Téhéran. #MahsaAmini #Iran pic.twitter.com/EgMEnMqVX0
— Farid Vahid (@FaridVahiid) October 2, 2022
À l'université Ferdowsi de la ville de Mashhad, l'une des villes les plus religieuses et conservatrices du pays, de nombreuses étudiantes retirent leur voile en criant "liberté" ! #Iran #MahsaAmini pic.twitter.com/m4bQMbT2xx
— Farid Vahid (@FaridVahiid) October 1, 2022
Depuis le début des manifestations en Iran, les étudiants de nombreuses universités ont manifesté contre la République islamique et la répression dont elle a fait preuve. Les autorités ont annulé les cours universitaires dans de nombreuses villes. À l'Université Sharif, toutes les conférences ont été suspendues à partir de lundi jusqu'à nouvel ordre.
Des vidéos partagées des milliers de fois sur Twitter ont montré une forte présence des forces de sécurité. De nombreuses personnes ont accusé sur Internet la police de tirer à balles réelles contre les étudiants. En réaction, des dizaines d'automobilistes auraient bloqué les routes autour du campus afin de ralentir les forces de sécurité. De nombreuses arrestations auraient eu lieu. Dans le même temps, les médias d'État évoquaient une situation pacifique et ont accusé les médias étrangers de répandre des mensonges.
Ces manifestations ont été déclenchées par la mort de Mahsa Amini, 22 ans, il y a un peu plus de deux semaines. La police des mœurs l'avait arrêtée en raison de sa «tenue non islamique». Si les circonstances de son agression restent floues, la femme est tombée dans le coma et est décédée le 16 septembre à l'hôpital.
Alors que l'opinion publique a critiqué la police d'avoir eu recours à la violence, les autorités ont, quant à elles, fermement rejeté ces accusations. Depuis la mort de la jeune femme, des milliers de personnes manifestent dans tout le pays contre la politique répressive du gouvernement et des forces de sécurité ainsi que contre le système islamique.
Depuis, des rassemblements ont été organisés à travers le monde en solidarité avec le mouvement, dont la répression a, jusqu'à présent, fait au moins 83 morts.
(yam/ats)
Traduit et adapté de l'allemand par mndl