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Iran: la police a battu des étudiants qui manifestaient

Iran la police tabasse un manifestant

Ces vidéos d'étudiants iraniens battus par la police inondent Twitter

Samedi, de nombreux extraits où l'on voit les forces de l'ordre iraniennes battre des étudiants aux abords de plusieurs universités du pays ont fait le tour d'Internet. La police a accusé les médias internationaux de «répandre des mensonges».
03.10.2022, 10:5003.10.2022, 12:05
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La répression pour faire taire la révolte est à son apogée en Iran. Alors que les manifestations continuent suite au décès de Mahsa Amini le 16 septembre dernier, des médias locaux rapportent que les forces de l'ordre de Téhéran ont eu, samedi 1er octobre, recours à la violence contre des étudiants.

Le campus de l'université Sharif, au cœur de la capitale iranienne, a été bouclé par la police après les manifestations de lundi soir. Selon le portail d'information iranien Emtedad, plusieurs professeurs de l'université ont également été battus.

Des enregistrements vidéos dont la source n'a pas toujours pu être vérifiée montrent la police iranienne n'hésitant pas à frapper les manifestants à plusieurs et sans ménagement.

Attention, ces images peuvent être choquantes:

Vidéo: watson

Les médias étrangers «répandent des mensonges»

Depuis le début des manifestations en Iran, les étudiants de nombreuses universités ont manifesté contre la République islamique et la répression dont elle a fait preuve. Les autorités ont annulé les cours universitaires dans de nombreuses villes. À l'Université Sharif, toutes les conférences ont été suspendues à partir de lundi jusqu'à nouvel ordre.

epa10219686 A woman with her face painted participates in a rally in support of Iranian women in Paris, France, 02 October 2022. This demonstration takes place following the deaths of Mahsa Amini, who ...
Manifestante à Paris, 2 octobre 2022.image: keystone

Des vidéos partagées des milliers de fois sur Twitter ont montré une forte présence des forces de sécurité. De nombreuses personnes ont accusé sur Internet la police de tirer à balles réelles contre les étudiants. En réaction, des dizaines d'automobilistes auraient bloqué les routes autour du campus afin de ralentir les forces de sécurité. De nombreuses arrestations auraient eu lieu. Dans le même temps, les médias d'État évoquaient une situation pacifique et ont accusé les médias étrangers de répandre des mensonges.

Ces manifestations ont été déclenchées par la mort de Mahsa Amini, 22 ans, il y a un peu plus de deux semaines. La police des mœurs l'avait arrêtée en raison de sa «tenue non islamique». Si les circonstances de son agression restent floues, la femme est tombée dans le coma et est décédée le 16 septembre à l'hôpital.

Alors que l'opinion publique a critiqué la police d'avoir eu recours à la violence, les autorités ont, quant à elles, fermement rejeté ces accusations. Depuis la mort de la jeune femme, des milliers de personnes manifestent dans tout le pays contre la politique répressive du gouvernement et des forces de sécurité ainsi que contre le système islamique.

Depuis, des rassemblements ont été organisés à travers le monde en solidarité avec le mouvement, dont la répression a, jusqu'à présent, fait au moins 83 morts.

(yam/ats)

Traduit et adapté de l'allemand par mndl

#justiceformasha: colère sur les réseaux après la mort de Masha Amini
Video: watson
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