Mercredi, la Défense civile a annoncé qu'au moins 59 personnes avaient été tuées dans plusieurs frappes israéliennes, dont la plus meurtrière a fait 33 morts à Gaza-ville, dans le nord du territoire.
Des images tournées par l'AFP montrent des corps étendus dans une rue commerçante du quartier d'al-Rimal, que des hommes tentent d'évacuer dans la cohue. Des débris gisent entre les tables sur le sol maculé de sang d'un restaurant.
Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, la frappe s'est produite dans l'après-midi quand un drone a largué un premier missile, suivi quelques instants plus tard d'un deuxième.
Dans la même ville, un autre bombardement a fait 15 morts dans une école abritant des déplacés, tandis que huit membres d'une même famille, âgés de deux à 54 ans, ont aussi péri dans une frappe contre une maison à Khan Younès, dans le sud, selon cette organisation de secouristes.
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas fait de commentaire sur ces frappes.
Plus de trente experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU ont appelé mercredi les Etats à «agir rapidement pour mettre fin au génocide en cours» dans le territoire palestinien et éviter «l'annihilation» de la population gazaouie.
Après l'avoir placée en état de siège au début de son offensive contre le Hamas, il y a 19 mois, Israël impose à la bande de Gaza un blocus hermétique depuis le 2 mars, empêchant toute entrée de l'aide humanitaire, vitale pour ses 2,4 millions d'habitants.
Après deux mois de trêve, Israël a repris le 18 mars son offensive, affirmant vouloir ainsi contraindre le mouvement islamiste à libérer les derniers otages enlevés lors de son attaque du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre. Sur 58 otages encore retenus à Gaza, 34 sont morts, selon l'armée israélienne.
Israël avait annoncé lundi un plan de «conquête» de la bande de Gaza prévoyant un déplacement massif de sa population, qui a provoqué de nombreuses condamnations à travers le monde.
La mise en oeuvre du plan, qui prévoit «d'établir une présence israélienne prolongée» à Gaza, reviendrait à «franchir une nouvelle ligne rouge», a mis en garde mercredi l'Espagne dans une déclaration commune avec l'Irlande, la Norvège, la Slovénie, l'Islande et le Luxembourg.
L'Espagne s'apprête à présenter une résolution devant l'Assemblée générale de l'ONU proposant des «mesures d'urgence pour arrêter le massacre des civils» et assurer l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.
La situation à Gaza est actuellement «la plus critique que nous ayons jamais connue», a affirmé le président français Emmanuel Macron.
Amnesty International a appelé Israël à «abandonner immédiatement tout plan d'annexion de Gaza et de déplacement de masse forcé des Palestiniens».
«Gaza sera totalement détruite», avait affirmé mardi le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, en assurant que la population gazaouie, après avoir été déplacée vers le sud, commencerait à «partir en grand nombre vers des pays tiers». (ats)