L'attaque a commencé avant 06h30 (05h30 suisses) et s'est poursuivie en début de matinée. Des milliers de roquettes, plus de 5000 selon le Hamas, ont été tirées vers Israël depuis la bande de Gaza.
Il s'agit de l'opération «déluge d'Al-Aqsa», a annoncé la branche armée du Hamas, mouvement islamiste armée qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007. Cette attaque met fin à une trêve globalement respectée depuis la fin d'une guerre de 5 jours entre Israël et ce territoire en mai.
Profitant de l'effet de surprise, des combattants du Hamas à bord de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés se sont joués de l'imposante barrière de sécurité érigée par Israël autour de la bande de Gaza, attaquant des positions militaires ou des civils en pleine rue.
Mohammed Deïf, le commandant militaire du Hamas, a appelé à un soulèvement général contre Israël dans un message enregistré samedi, rapporte CNN:
Plus de 200 civils israéliens ont été tués, a affirmé Tsahal en soirée, et plus de 1000 personnes ont été blessées. Du côté palestinien, on déplore 198 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Tsahal a rapidement réagi à l'attaque perpétrée par le Hamas. «Nous sommes en guerre, il ne s'agit pas d'une simple opération ou d'un cycle de violence, mais bien d'une guerre», a déclaré le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, dans un message vidéo.
En milieu de matinée, le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l'armée israélienne, a annoncé que les troupes israéliennes sont engagées dans des combats au sol en territoire israélien en «plusieurs endroits autour de la bande de Gaza» contre des combattants infiltrés.
Vers 11h00 (10h00 suisses), l'armée a annoncé mener ses premières frappes aériennes sur Gaza en représailles. Ces frappes se sont poursuivies jusque dans l'après-midi, selon des journalistes de l'AFP à Gaza.
Dans la soirée, le porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que des «soldats et des civils israéliens» avaient été enlevés lors de l'infiltration d'hommes armés du Hamas.
En mai, Israël avait lancé une offensive contre le Jihad islamique palestinien dans la bande de Gaza, déclenchant une guerre de cinq jours entre l'armée israélienne, le Jihad islamique et d'autres groupes armés de ce territoire ayant coûté la vie à 34 Palestiniens et une Israélienne.
Plus d'un millier de roquettes avaient été tirées de la bande de Gaza vers Israël, pour la plupart interceptées par le système de défense antiaérienne israélien. Israël avait de son côté multiplié les frappes aériennes sur le petit territoire.
Depuis le début de l'année, les violences liées au conflit israélo-palestinien se sont multipliées et ont coûté la vie à au moins 247 Palestiniens, 33 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles.
Ce bilan inclut, côté palestinien, des combattants et des civils, et côté israélien, en majorité des civils et trois membres de la minorité arabe.
Les réactions internationales n'ont pas tardé. La Maison-Blanche a condamné «sans équivoque les attaques injustifiées par des terroristes du Hamas contre des civils israéliens».
L'UE et plusieurs capitales européennes ont «fermement condamné» les attaques. «Cette violence horrible doit cesser immédiatement. Le terrorisme et la violence ne résolvent rien», a souligné le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
Berne a également condamné l'attaque du Hamas. «Nous exigeons la fin immédiate de l'usage de la violence», a écrit sur X le Département des Affaires étrangères (DFAE).
La Suisse 🇨🇭 condamne les tirs de roquettes et les attaques depuis #Gaza contre #Israël 🇮🇱.
— Nicolas Bideau (@EDA_DFAE_KOMM) October 7, 2023
Nous exigeons la fin immédiate de l’usage de la violence. Et nous rappelons que la protection des civils est essentielle. pic.twitter.com/rwdLVgbf1g
De plus, la Suisse a appelé samedi à ne pas se rendre en Israël. «Tant que la situation n'est pas clarifiée, il est déconseillé de se rendre en Israël pour des voyages touristiques et tout autre voyage qui ne présente pas un caractère d'urgence», indique le Département des affaires étrangères sur son site Internet.
La Russie a appelé à la «retenue» et la Turquie à éviter une escalade.
(avec les agences)