Alors que la trêve semble menacée, Donald Trump, principal allié d’Israël, a relancé la polémique en affirmant que les Palestiniens ne devraient pas être autorisés à retourner à Gaza, dans le cadre de son plan controversé pour l’avenir de l’enclave.
Ce revirement intervient alors que la prochaine libération d’otages israéliens en échange de prisonniers palestiniensétait prévue samedi, dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier.
La porte reste ouverte pour que le prochain échange de prisonniers se déroule selon le plan prévu, une fois que [Israël] se sera acquitté de ses obligations», a toutefois indiqué un communiqué du mouvement lundi soir. «Le Hamas a fait exprès cette annonce [de report sine die, ndlr.] cinq jours avant la date prévue pour la remise des prisonniers afin de donner aux médiateurs suffisamment de temps pour faire pression sur Israël», ajoute le texte.
Samedi, un responsable du Hamas, Bassem Naïm, a accusé Israël de mettre en danger la trêve, avertissant qu’elle «pourrait s’effondrer». Le même jour, un cinquième échange de prisonniers a pourtant eu lieu sous médiation qatarie, égyptienne et américaine: trois otages israéliens, en état de grande faiblesse, ont été libérés en échange de 183 prisonniers palestiniens. Une mise en scène soigneusement orchestrée par le Hamas.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé des «images choquantes», réaffirmant sa détermination à éliminer le Hamas et à rapatrier les otages encore détenus. Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens et cinq ressortissants thaïlandais (hors accord) ont été libérés en échange de 765 prisonniers palestiniens.
La deuxième phase du cessez-le-feu est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin du conflit, avant d’engager la reconstruction de Gaza. Mais les négociations restent bloquées. Recevant la semaine dernière Benjamin Netanyahu à Washington, Donald Trump a proposé que les Etats-Unis prennent le contrôle de Gaza, afin de développer économiquement le territoire ravagé par la guerre. Son projet inclut le déplacement des Gazaouis vers la Jordanie ou l’Egypte, une proposition immédiatement rejetée par ces pays ainsi que par de nombreux Etats arabes et occidentaux.
En revanche, Benjamin Netanyahu a qualifié ce plan de «révolutionnaire», soulignant que Donald Trump semble très déterminé à le mettre en œuvre. Dans une interview diffusée lundi sur Fox News, le président américain a explicitement déclaré que les Palestiniens «n’auraient pas le droit de retour à Gaza», affirmant qu’ils auraient «des logements bien meilleurs ailleurs».
Alors que la tension autour du cessez-le-feu ne cesse de croître, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio est attendu cette semaine au Moyen-Orient. (mbr/ats)